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pumpernickel

commentaires satiriques de l'actualité wissembourgeoise

95ème semaine – 1530 ± 7

Wissembourg sur Trinity River,…
Quelle semaine impitoyable, durant laquelle on aura beaucoup fait donner les violons de l’émotion, du chagrin, des sanglots, du "devoir de mémoire" sur fond de valeurs [ indexées sur le CAC40  ? ] et de cette nécessaire sécurité mise à toutes les sauces, plus ou moins aigres [ et indigestes quand il s’agit de perquisitionner chez les militants anti-Notre-Dame-des-Landes ]. Derniers soubresauts du pseudo-débat concernant cette déchéance de nationalité qui ne résoudra rien, comme le disait fortement l’actuel président de la République quand il faisait encore mine de protester de ses convictions de gauche. Pour se convaincre de l’inanité des mesures prises et encore à prendre, il suffit d’avoir en mémoire ce que disait Benjamin Franklin selon qui "un peuple prêt à sacrifier un peu de liberté pour un peu de sécurité ne mérite ni l’une ni l’autre, et finit par perdre les deux" [ avis aux amateurs de "dictons" qui sont d’ailleurs plus des aphorismes ]. On pourrait aussi rappeler ce que disait Winston Churchill au lendemain des "accords de Munich" : "Vous aviez le choix entre le déshonneur et la guerre, vous avez préféré le déshonneur et vous aurez la guerre ! ".
On est toujours surpris de voir tous ces gens qui nous envoient "les grands principes de la République" à tout bout de champ se précipiter sur les recettes totalitaires, se mettant alors au niveau des barbares qu’ils prétendent éradiquer [ c’est-à-dire attaquer jusqu’à la racine ], ce qui est tout de même un comble. Comme si le "Patriot Act" états-uniens n’avait pas suffi.

On en était donc là quand est tombée la nouvelle de la condamnation des huit anciens ouvriers de Goodyear à des peines de prison ferme alors que toutes les plaintes ont été retirées et que seul le Parquet a décidé de poursuivre. S’il est interdit de commenter une décision de justice, même inique, on peut tout de même simplement rappeler, qu’en droit, la sanction doit être proportionnelle à la faute. C’est précisément ce que notait ce grand thuriféraire du "laisser faire, laisser passer" qui pérore à nos frais sur les antennes publiques, on parle de Monsieur D. Seu, qui éditorialise aux Échos, journal spécialisé dans les causes sociales, à condition qu’elles soient patronales. Lui, il était super-content ce matin, regrettant presque qu’on n’ait pas mis les cinq ans de prison auxquels les ex-salariés de Goodyear auraient pu prétendre. Pour un peu, le tribunal d’Amiens aurait fait preuve de mansuétude. On attend avec impatience les lourdes peines qui vont sanctionner les comportement asociaux de tel ou tel "grand patron" qui délocalise, qui paie ses impôts là où ils n’existent pas, qui ne tient pas ses promesses d'embauches ou qui met en place une organisation syndicale "maison", ça ne saurait tarder.

Pour en revenir au président de la République, il se serait engagé auprès de Monsieur J.-L. Mélenchon à faire voter une loi amnistiant les syndicalistes condamnés. C’est sans doute par manque de temps qu’il ne s’y est pas résolu. Il a tant à faire avec son ami, Monsieur E. Macron, tout occupés qu’ils sont à déchirer toutes les pages du Droit du Travail, sous la houlette de Monsieur M. Valls, "bilderberger" de son état, qui nous récite son catéchisme libéraliste appris en compagnie de Madamme V. Pécresse.

Les "Marches orientales" s’organisent sous la houlette du Prince-Électeur qui a désormais étendu son pouvoir sur les Trois-Evêchés et la généralité de Châlons. La dernière idée, c’est comme prévu, de nous la jouer façon institutions européennes avec un hémicycle à Metz, et l’exécutif, les commissions permanente et thématiques. Le gag, ce sont les "trois maisons" qui vont être mises en place, où toutes les directions régionales seront représentées avec, à Châlons et à Metz, un secrétaire général et ces "agences territoriales" constituées pour répondre aux besoins de proximité des citoyens et des fonctionnaires territoriaux, 3 en Alsace, 4 en Champagne-Ardenne et 4 en Lorraine. Si ça n’est pas une usine à gaz, ça en prend bien l’aspect. Sans oublier les innombrables économies que ce grand regroupement était censé nous faire réaliser…
Mais ça ne s’arrête pas là. Il faut bien que tout le monde en croque, et ce sera fait avec les vice-présidences [ vous aurez droit à une présentation du premier vice-président qui le vaut bien ], quinze, pas moins, et de ces délégations aux dénominations baroques qui ne manqueront pas de changer le cours de l’Histoire régionale et confiées à des élus méritants : délégation aux Fonds Européens, à l’Expérimentation en matière d’emploi, à l’Artisanat, à l’Economie sociale et solidaire et à la Vie associative, à la Viticulture, au Numérique, aux Travailleurs frontaliers, aux Identités territoriales, à la Mémoire, à la Santé et au Droit local alsacien-mosellan. Aurait-on oublié l'extinction du paupérisme après 18h00 ?
Si l’on sait que toutes ces "responsabilités" sont confiées ou bien à des cumulards ou bien à des obligés, quand ce n’est pas les deux à la fois, on est absolument rassuré pour la suite.
Histoire de faire éclairé, Monsieur le Prince va généreusement offrir à la gauche une "délégation à la citoyenneté" ainsi que la présidence d’une commission des finances qu’il a pris la précaution de vider de sa substance comme cela a été fait à l’Assemblée nationale et au Sénat par l’ancien président de la République.
Quel renouveau !

Et chez nous ? La cérémonie dite des vœux de maire aurait été le théâtre d’un grand moment d’inévitable émotion puisque le premier adjoint nous avait quittés quelques jours auparavant. En fait, si l’on en croit la relation qu’en a faite les Dernières Nouvelles d’Alsace, c’était surtout sur le thème de "– j’aurais pu vous parler de…", "– j’aurais pu vous dire que…", "– j’aurais pu vous déclarer que…", [ mais quand aura-t-il tout pu ? Comprenne qui pourra ] avec cet inventaire de tout ce qui a[urait] été fait tout au long de cette année sur laquelle il convenait de tirer un trait et d’en tourner la page, si l’on s’en tient à ce que déclarait le même maire de Wissembourg lors du conseil municipal de fin d’année. Nous aurons eu droit au grand trémolo sur cette fraternité que nous aurions à découvrir ! Mais qu’il se rassure, la plupart d'entre nous la connaisse déjà n’ayant pas attendu ce lundi 11 janvier 2016 pour savoir exprimer notre solidarité envers celles et ceux qui sont victimes d’un système politique et économique qui broie les individus au nom de la rentabilité, qui n’agit qu’au nom de la rentabilité érigée en dogme, qui "réforme" les acquis sociaux en les reléguant aux poubelles de l’Histoire ou qui "restructure" en "dégommant les coûts". Quant au reste, qu’il s’agisse de la fidélité aux engagements pris ou au respect de la parole donnée, chacun peut se rendre compte de ce qu’il en est vraiment, en toute objectivité. Et celles et ceux qui ont un semblant de mémoire ne peuvent s’empêcher de comparer la situation actuelle avec celle qui prévalait il y a un peu plus de huit ans : aurions-nous choisi "le changement sans risque" sachant que cela signifiait "pas de risque que ça change".
Pour qui assiste aux conseils municipaux, et aura été témoin de ces envolées plus dérisoires que lyriques, de ces prises à partie souvent détestables, ou de ces allusions lourdingues, il reste en effet une large marge de progression sur le registre du respect que l’on se doit mutuellement, en particulier lorsque l’on préside le débat ; et mieux à entendre qu’un "… et puis ça suffit, je clos la discussion, et on passe au vote !", c’était ce qui devait ponctuer l’altercation lorsque l’on a abordé le déménagement des enfants de l’école Saint-Jean à l’école Wentzel, "à la demande de l’inspectrice primaire", comme cela a été peut-être imprudemment écrit dans le follicule municipal.
Il paraît qu’il n’y a pas d’amour, mais seulement des preuves d’amour.

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