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pumpernickel

commentaires satiriques de l'actualité wissembourgeoise

30 - 06 - 11, 18h00, cercle de silence, place de la République, Wissembourg

  Le troisième cercle de silence wissembourgeois se tiendra

lundi prochain 30 juin 2011, de 18h00 à 19h00.

Comme le précédent, et en liaison avec les dizaines d'autres qui réunissent des milliers de citoyens qui ne supportent pas le traitement infligé à ceux que l'on qualifie d'illégaux, il sera un moment durant lequel “ Notre silence criera et continuera de crier jusqu’aux changements indispensables. ”

Appel à mobilisation pour F… T… et sa famille

 

F…… est arrivé en France en janvier 2010 pour fuir le Kosovo où sa famille était menacée et rejetée. Il est élève au lycée Charles Stoessel à Mulhouse. « il est parfaitement et totalement intégré… réussit brillamment en classe de Seconde Bac Pro Technicien Usinage. Il maîtrise le français, et souhaite devenir ingénieur (Remarque des professeurs) ». Sa famille a reçu le 15 avril 2011 une OQTF (Obligation de quitter le territoire français). F… et sa famille sont en grand danger d’être expulsés rapidement d’autant que les vacances scolaires approchent. F… donne toujours le meilleur de lui même, à son entourage, à son travail mais aussi à son frère et sa sœur, qu'il veut voir réussir. Son courage et sa générosité forcent le respect de tous ceux qui le côtoient.

Il ressort de la seule autorité du Préfet du Haut-Rhin de permettre à cette famille de vivre à Mulhouse. Des professeurs du lycée Stoessel et du Collège Wolf se mobilisent. RESF 68 également. Car, ce n’est pas de gaieté de cœur que l’on fuit son pays, ses origines et ses attaches. Ils ont quitté leur chez-eux pour fuir les menaces et les agressions répétées. Aujourd’hui ils sont confrontés à de nouveaux déchirements, parce que la France leur refuse le droit de continuer à vivre dans notre pays.

C’est leur dramatique réalité ! Nous avons besoin de vous ! Une action médiatique aura lieu le vendredi 1er juillet entre 11h et 12h devant le Lycée Stoessel, 1 rue du Fil 68200 Mulhouse.

C’est pourquoi nous vous invitons à manifester votre soutien à cette famille.

 

PÉTITION :

Objet : Annulation de l' OQTF de F……  T…… et de sa famille

Monsieur le Préfet,

Par la présente, j’ai l’honneur de solliciter de votre haute bienveillance la révision de la situation administrative de F……  T……, élève de Seconde Baccalauréat Professionnel Technicien d'Usinage au Lycée Charles-Stoessel à Mulhouse. Faik est arrivé en France en janvier 2010 pour rejoindre sa famille qui avait réussi à quitter le Kosovo après avoir vécu de multiples menaces et agressions. La famille est rejetée du fait de la mixité ethnique des parents. Le père est d'origine bosniaque et la mère d'origine kosovare. Par ailleurs, depuis la fin de la guerre du Kosovo, le père, comme bien d'autres Bosniaques, ont été accusés d'espionnage et de collaboration avec les Serbes.

F……  a de suite intégré la classe ACPA (accueil primo arrivant) du collège Wolf en février 2010. Depuis septembre 2010, il est au lycée Charles-Stoessel. Ses professeurs attestent que Faïk est un élève exemplaire : il maîtrise la langue française, ses résultats scolaires sont excellents, il est parfaitement intégré dans la classe et fait preuve d’une grande assiduité. Par ailleurs, l’équipe pédagogique souligne un élève respectueux des règles de vie de classe et ayant le sens de la citoyenneté.

Par ailleurs, si on laisse à Faik la possibilité de réussir sa formation, son avenir professionnel sera assuré. En effet, les entreprises de mécanique industrielle peinent actuellement à trouver des techniciens qualifiés.

F…… a un frère et une sœur dont il s'occupe avec dévouement. Il les aide et veut les voir réussir. L…… est en classe de CM2 à l’école Nordfeld et L…… réussit brillamment en classe de 3ème au collège Wolf à Mulhouse. Au test d'anglais en classe de 4ème « big challenge », elle a été reçue 1ère de son collège et 3ème de Mulhouse.

Malgré les graves difficultés financières de sa famille, F…… ne se plaint jamais. Il donne toujours le meilleur de lui-même. Son courage et sa générosité forcent le respect de tous ceux qui le côtoient.

Pour toutes ces raisons, Monsieur le Préfet, je vous demande de bien vouloir annuler l’OQTF dont F…… et sa famille font l’objet et de leur délivrer un titre de séjour. Ce jeune garçon mérite de passer sereinement ses examens, de poursuivre ses études et de construire son avenir en France. Dans l’espoir de vous voir accéder à ma requête, je vous prie de bien vouloir agréer, Monsieur le Préfet, l’expression de mon profond respect envers votre fonction et les valeurs de notre République.–

Les mauvaises nouvelles pleuvent en ce moment.

Au plan national, une première conséquence des facilités données par la loi Besson arrive : le ministre de l'intérieur projette d'augmenter la quantité annuelle d'expulsions exigée des préfectures. 

Au plan local, nous répercutons ce mois-ci trois faits récents et graves, relatifs aux demandeurs d'asile.

Le premier est extrêmement grave. Depuis quelque temps, la préfecture du Bas-Rhin rationne l'accès à ses locaux aux étrangers venant d'arriver en France et se signalant comme demandeurs d'asile. Depuis un peu plus d'un mois, elle y a ajouté l'absurde absolu : l'arrestation, à ses abords immédiats, des étrangers refoulés, au motif qu'ils ne se sont pas signalés immédiatement en préfecture, comme la loi le requiert. Leur demande d'asile est alors traitée en urgence, comme « abusive », et l'expulsion les attend sous trois semaines. Voilà un épisode de la vie d'une préfecture ordinaire, en France, en 2011.

Alertées par des participants du cercle, les DNA ont enquêté et publié un article (pdf) un peu plus large à ce sujet jeudi 16 juin. 

Le deuxième est la mise à la rue de nombreux demandeurs d'asile. Ils étaient plus de cinquante il y a quelques jours. Ces familles attendent le jugement de leur cas par la Cour Nationale du Droit d'Asile. Cela comprend la préparation attentive de leur dossier et dure plusieurs mois. Cette mise à la rue est pour eux un enfer organisé. Diverses associations, dont ce n'est pas la tâche statutaire, s'épuisent à trouver des solutions.

La préfecture place en « procédure prioritaire » beaucoup de demandes de statut de réfugié. Cette procédure aboutit plus rarement et surtout, permet l'expulsion avant le jugement de la Cour Nationale du Droit d'Asile, et élimine au bout de quelques semaines l'obligation de logement des demandeurs.

Le premier motif de « procédure prioritaire » est la provenance des étrangers : une liste de pays « sûrs »[ Albanie, Bénin, Bosnie-Herzégovine, Cap-Vert, Croatie, Ghana, Inde, Kosovo, Mali (sauf pour les femmes), Macédoine, Île Maurice, Mongolie, Sénégal, Serbie, Tanzanie, Ukraine. ] établie par l'OFPRA, la permet automatiquement. Mais l'administration y place aussi toute demande qu'elle estime « abusive », et en fait un usage très large [voir par ex. notre 1°) …]. Des centaines de demandes ainsi classées « abusives » ont abouti positivement, rien que dans le Bas-Rhin. Il s'agit de personnes gravement en danger dans leur pays.

Une circulaire ministérielle du 24 mai dernier enjoint aux préfectures de ne loger les demandeurs d'asile que quand la loi y contraint absolument. Le résultat est actuellement plus de cinquante personnes sans logement, dont une famille avec un enfant handicapé. Il ne s'agit pas d'un problème financier : quand elle y est contrainte, la préfecture utilise des hôtels, solution ponctuelle plus chère que le logement à plus long terme dans d'autres structures des quelques dizaines de personnes concernées.

En ce moment où la Turquie accueille de nombreux Syriens, où la Tunisie et ses 10 millions d'habitants accueille et soigne plus de 50 000 Libyens, la préfecture du Bas-Rhin utilise tous les moyens pour plonger 50 demandeurs d'asile dans l'enfer de la rue et de la précarité.

Le troisième est l'expulsion violente de "Larissa",Tchétchène demandeuse d'asile, et d'une partie de ses enfants. La brutalité de cette expulsion a coupé sans recours une famille en deux.

“ Larissa ” est tchétchène. Avec son mari et ses sept enfants, elle a dû tout quitter là-bas. Elle et sa famille sont arrivés ensemble en France, où ils ont demandé l'asile. Malheureusement, le premier pays de l'espace Schengen qu'ils ont traversé pour cela est la Pologne, où leurs empreintes digitales ont été relevées. La France a alors la possibilité [ Cette possibilité est ouverte par le « règlement Dublin II », règlement de l'Union Européenne adopté en 2003. ] de refuser leur demande d'asile et de les refouler en Pologne, pour qu'ils demandent l'asile là-bas. C'est ce qu'elle a fait. Les procédures d'asile aboutissent rarement en Pologne, et pour d'autres raisons, Larissa ne veut pas y retourner.

Un matin, elle sortait de l'hôtel où elle logeait, pour conduire six de ses enfants à l'école. La Police aux Frontières l'a arrêtée et conduite le plus vite possible en voiture prendre un avion à l'aéroport de Lyon-Satolas. Larissa n'est pas passée par un Centre de Rétention, n'a donc eu accès à aucun recours ni assistance juridique. Son mari a été informé de l'arrestation, mais pas du fait que l'expulsion était en cours d'exécution.

Expliquant qu'elle ne voulait pas être séparée de son mari et de son septième enfant, elle a résisté à l'embarquement, ainsi que son enfant aîné. La police l'a frappée et ligotée pour l'embarquer. Les autorités polonaises, qui n'avaient jusqu'ici consenti à aucun refoulement de portions de familles, a cette fois autorisé ce transfert. La famille de Larissa avait réussi à atteindre la France au complet. C'est nous qui l'avons déchirée, traitant Larissa comme une criminelle. Nous investissons d'importants moyens financiers et humains dans cette machinerie.

L'équipe de coordination du cercle de silence de Strasbourg

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