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pumpernickel

commentaires satiriques de l'actualité wissembourgeoise

conseil d’alsace, mise sous pression – § 22

Dans le cadre du projet de création de la Collectivité territoriale d’Alsace (aussi appelée Conseil unique) et du référendum du 7 avril prochain, le conseil régional d’Alsace et les conseils généraux du Bas-Rhin et du Haut-Rhin lancent pour une durée de sept semaines ce qu’ils appellent une "campagne d’information civique". Il s’agit aussi de dépenser sans compter pour d’une part tâcher de convaincre les électeurs, Alsaciens de souche et d’adoption, d’aller voter pour donner un semblant d’allure à cette pénible histoire, et d’autre part de parvenir à arracher cette majorité dont le prince-électeur a besoin de se guérir des frustrations engendrées par les échecs répétés qu’il a dû encaisser au cours de sa carrière politique. Ne perdons pas de vue que ses fameuses "maisons du département" n’ont pas vraiment été un succès, à tel point que son successeur, "Gui-Do" pour les intimes, n’a eu de cesse d’y mettre un terme. Pour être cruel, on renverra à ce panneau toujours en place qui nous annonce, au bord de la voie rapide, à l’arrivée à Wissembourg, que la construction d’un nouveau centre technique sur ce terrain acheté par le conseil général est imminente … depuis 2007 ! On trouvera en lien l’article écrit à ce suejt en février 2008, clic sur le lien. Alors oui, si on considère qu’un type qui fait poireauter tout le monde depuis six ans est l’homme de l’historicité régionale, il faut continuer à lui faire confiance et lui accorder ce blanc-seing qu’il nous réclame avec passion. Au plan régional, son action est proche du zéro absolu, bien qu’il profite de la servilité dont savent faire preuve ceux qui voudraient avoir l’air d’en être, on parle bien entendu des maigres bataillons d’EE-LV, dernier avatar politique du courant écologiste. Pour les remercier de lui avoir fait la courte échelle, il va sans doute les gratifier de quelque hochet dont ils sont devenus si friands, eux qui n’hésitent à accepter cette roséole de la légion d’honneur dont parlait Jacques Prévert, en 1930, dans “ souvenirs de famille, ou l’ange garde-chiourme ” que l’on ne lasse pas de citer :
“ … Un jour, mon père reçut la Roséole de la légion d'honneur et perdit beaucoup de cheveux, il bégaya aussi un peu et prit l'habitude de parler tout seul ; l'abbé le regarda en hochant tristement la tête… ”

Comme elles nous y ont habitués, les objectives dernières nouvelles de l’Alsace enfin unie se font un devoir de répercuter cette information majeure qu’il est intéressant de lire attentivement.
"Cette campagne [ d’information civique !? ] est destinée à informer [ sic ] les Alsaciens de la tenue du référendum du 7 avril prochain et des enjeux du scrutin", indiquent les trois collectivités dans un communiqué diffusé ce jeudi. Un slogan, "L’avenir de l’Alsace est entre vos mains, VOTEZ !", rappelle aux électeurs leur devoir citoyen.
Comme on le constate, tout est en mesure et en distance. Pas de politique là-dedans, rien que de la neutralité, sachant qu’il est vital pour ces trois collectivités que les électeurs se déplacent au moins pour 318 000 d’entre eux pour qu’elles aient une chance d’aboutir dans leur entreprise. Alors, on mélange les genres et les enjeux : nous n’accomplirions pas notre devoir de citoyen en n’allant pas voter ! Elle est bonne celle-là ! De quelle légitimité se réclament-ils pour nous demander d’aller nous prononcer sur ce projet qui ne figurait pas expressément dans les professions de foi qu’ils nous ont envoyées lors des consultations électorales régionale et départementales ! Il faut se rappeler ce que disait l’actuel président du conseil général du Bas-Rhin en 2011, lorsqu’il se désolait que les électeurs ne connaissaient pas suffisamment la collectivité qu’il préside. Quant au Boulanger, son affaire ayant déjà été faite, il est inutile d’en rajouter, sauf à l’accabler davantage.

Ce communiqué [ numéro 1 ? ] précise que les Alsaciens [ Mais de qui et de quoi parle-t-on ? Il semblait qu’il n’y avait chez nous que des électeurs. Ils ne rendent même pas compte de l’énormité des formules, et ne savent même pas que les mots sont tout sauf innocents ! ] seront appelés à voter dans leurs bureaux de vote habituels, aux horaires habituels d’ouverture, le dimanche 7 avril et que chaque électeur recevra à son domicile les bulletins de vote ainsi qu’une notice d’information sur le projet de Collectivité Territoriale d’Alsace. N’est-ce pas le minimum de ce que l’on est en droit d’attendre, sachant qu’en démocratie, le pouvoir ne doit sa légitimité que de la contradiction qu’il organise, et non pas qu’il tolère ? On devrait par conséquent recevoir une notice d’information contradictoire portant les arguments des "pour" et ceux des "contre". Comment s’appellent ces pays où c’est le gouvernement qui donne l’intégralité des informations, y compris l’heure à laquelle on doit aller mettre dans l’urne le bulletin que l’on vous recommande. Dis-moi comment tu me fais voter et je te dirai qui tu es.

On vous évidemment gardé le meilleur pour la fin avec ces deux "phrases" à déguster avec modération :
"Un site Internet sera actif durant toute la période de la campagne d’information et permettra d’accéder à des documents relatifs à la Collectivité Territoriale d’Alsace (travaux du groupe d’experts, rapport, résolution…). Cette campagne d’information civique sera déclinée dans les media régionaux, presse écrite, radios et télévisions."
En fait, comme ils sont juges et parties, ils ont pensé à tout, y compris cette presse qu’ils n’ont même plus besoin de contrôler tant elle en fait déjà des tonnes à leur cirer les pompes, à tel point que l’on en est déjà au désastre. "Cette campagne d’information civique sera déclinée dans les media régionaux, presse écrite, radios et télévisions." ose écrire "l’journal" en oubliant qu’il fera payer ses pages de la publicité par des collectivités devenues des annonceurs, tout cela aux frais de ces électeurs priés d’avaliser un choix de l’élaboration duquel ils ont été tenus à l’écart.

"bis repetita placent" !
Évidemment, le pire, s’il n’est jamais sûr, doit être envisagé. C’est précisément ce qu’il s’est passé aujourd’hui avec ces articles à n’en plus finir qui dans L’Alsace qui dans les Déhaina pour nous narrer par le menu le raout de lancement de la campagne des dominants : ils étaient tous là, tous ces chers faux-amis, ex-futurs adversaires de la prochaine bataille municipale de Strasbourg, pour entourer [ mais de quelle étreinte s’agit-il, jusqu’à l’étouffer ? ] celui qui s’y voit déjà, avec tous ceux qui lui ont fait allégeance [ voilà qu’on parle d’un meeting commun avec les "écologistes" d’EE-LV et certains socialistes partisans de la boulange ], prêt à régenter la région où il aura placé ses hommes liges, qui feront régner l’obéissance avec autant de sévérité qu’ils auront été serviles vis-à-vis du prince-électeur. Ce n’est plus un déferlement, ni un raz-de-marée, ni un rouleau compresseur, c’est simplement l’autoritarisme qui exhibe sa puissance en réduisant tous ceux qui pourraient lui porter la contradiction à des marginaux "exhalant la naphtaline qui agitent les vieilles peurs sur l’explosion du territoire, dogmatiques de la logique totalisante d’uniformisation, d’homogénéisation et de centralisation, chantres d’une architecture territoriale française archaïque, structurellement et psychologiquement sclérosée, paralysant le pays, engorgé au sommet, et bloquant les initiatives" [ ces propos, mesurés et distanciés, sont extraits de l’intervention que Monsieur B. Wittmann a livrée aux Déhaina l’autre dimanche ].
L’Alsace, et singulièrement Madame Y . Baldeweck, a beau jeu d’ouvrir son article par un définitif "Face aux tenants du non à la collectivité territoriale alsacienne, plutôt dispersés, les partisans du oui – ceux qui se réclament de la Majorité alsacienne – ont voulu marquer leur unité." Elle aurait été sans doute plus proche de la réalité si elle avait pris la précaution de préciser l’ampleur du flux financier qui va irriguer les comptes du journal qui l’emploie pour qu’il fasse la retape d’un projet dont personne n’est en mesure de dire précisément s’il tiendra ses promesses de moindre coût, d’efficacité, ou d’avenir [ ? ]. Quant au coût, on sait déjà que l’organisation de cette tromperie coûtera bien plus que cet étonnamment modeste 1,8 millions d’euros brandi par l’ex-futur prince-électeur, si l’on prend en compte ce que les différentes collectivités, de façon "spontanée", vont "organiser" pour nos convaincre que notre avenir repose sur une construction à la néo-calédonienne avec instauration d’une zone franche régionale, pouvoir réglementaire et "exceptions culturelles". Au passage, remarquons que cet argent aurait été plus intelligemment dépensé s’il avait été affecté à subventionner les innombrables d’associations, en particulier culturelles et de solidarité sociale, qui voient leur dotation réduite comme peau de chagrin pour l’année qui vient, au nom bien sûr des nécessaires économies que "nous" devons tous faire.

Dernier point : comment expliquer l’assourdissant silence de celles et ceux, porte-plume de l’idéologie dominatrice, qui ont été contactés ces derniers jours et qui n’ont même pas eu le temps d’accuser réception des courriers dont ils ont été destinataires ? Sans doute sont-ils occupés à temps plein à tresser les couronnes de laurier à ceux qui ont déjà gagné avant même d’avoir livré bataille, tout cela bien entendu au nom de l’objectivité journalistique, de la déontologie et de l’équilibre dans l’expression des opinions.

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