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pumpernickel

commentaires satiriques de l'actualité wissembourgeoise

dîner du siècle : ne les oublions pas

On vous en parlait déjà au mois de novembre dernier, mais ce matin, à l'occasion d'une répartie de Frédéric Lordon à l'encontre du prétentieux de service, soi disant chroniqueur, gamelier du capital, on a nommé Monsieur A.-G. Slama, il y a eu cette phrase : "on s'est déjà rencontré, et je vous dirai bientôt où." Curieusement, celui qui la langue si bien pendue, et qui chevrotte en permanence pour nous serinner ses fadaises n'avais plus rien à dire. Il est probable que c'est du comité d'accueil des membres du dîner du siècle, cette confrérie honteuse qui regroupe les adeptes du conflit généralisé qu'il éait question. Et ça, Monsieur A.-G. Slama, il connaît bien, tous les salons de l'hôtel Crillon, où comme dirait la chanson, tous les derniers mercredis, on se réunit avec des amis pour faire des snobismes-parties.

Continuons dans la citation, et convoquons le grand Léo Ferré et la première strophe des temps difficiles :

Si mon machin c'est du poulet,
La poule-au-pot doit bien se marrer.
Depuis que je touche des nouveaux francs,
Je mets des virgules aux ortolans.
Les temps sont difficiles!
Cet écrivain n'a pas de clients,
Il vit seul avec son talent.
Mais faut bouffer et faut ce qu'y faut,
Même si on bouffe au Figaro.
Les temps sont difficiles!

Et maintenant, place aux courageux du Collectif "Fini les concessions"

Il s’agit du collectif qui avait appelé à ce rassemblement, le communiqué a été diffusé dans l’après-midi du 25 novembre (ajout 19h50)

Le club du Siècle, qui réunit chaque mois les élites patronales, politiques et médiatiques françaises pour un somptueux dîner entre amis, vient d’essuyer un revers historique. Le mercredi 24 novembre, ce banquet habituellement discret a en effet reçu la visite de quelque trois cents indésirables venus pique-niquer sur le trottoir de l’hôtel Crillon, place de la Concorde à Paris.

Effrayés par ces trouble-fêtes armés de cotillons et d’assiettes dorées ornées d’un pavé, de nombreux journalistes membres du Siècle, parmi lesquels Emmanuel Chain, Michel Field, Arlette Chabot, David Pujadas et Laurent Joffrin, ont préféré rester chez eux ou battre en retraite. Étaient en revanche présents Jean-Pierre Elkabbach, Sylvie Pierre-Brossolette et Alexandre Adler, qui pour rien au monde ne raterait l’occasion d’un repas copieux. Reste que, pour la première fois dans l’histoire du Siècle, plusieurs membres éminents de la confrérie ont été privés de dîner.

La police était pourtant venue en nombre pour les rassurer. Casquées, harnachées et matraques au poing, les troupes anti-émeutes ont d’abord dressé un cordon infranchissable autour des manifestants, selon la technique dite de la « garde-à-vue à ciel ouvert » expérimentée récemment place Bellecour à Lyon, et ont plongé cette partie de la place dans le noir afin de pouvoir la « nettoyer » tranquillement, selon la technique éprouvée du couvre-feu. Cette précaution a certes sauvé le gueuleton du Siècle d’une annulation piteuse, toutefois elle n’a pas empêché les convives – dont l’ancien numéro deux du Medef Denis Kessler, l’ex-secrétaire générale de la CFDT Nicole Notat, la ministre Nathalie Kosciusko-Morizet et le député UMP François d’Aubert – d’essuyer quelques jets d’œufs, de farine et de serpentins.

La privatisation de l’espace public s’est ensuite logiquement conclue par la mise en danger de certains manifestants, contraints de fuir le harcèlement policier en courant au milieu de la circulation automobile, puis par l’arrestation musclée d’une cinquantaine de pique-niqueurs, parmi lesquels deux membres de notre collectif, Pierre Carles et Michel Fiszbin, ainsi que d’un client allemand de l’hôtel Crillon qui passait par là. Emmenés aux commissariats du 11ème et du 20ème arrondissements, nos camarades ont eu droit à une fouille en règle avant d’être relâchés tard dans la nuit.

Le Collectif Fini les Concessions – Branche armée de patience (CFC-BAP) se félicite néanmoins du succès de ce rassemblement, qui n’en restera pas là. Fidèle à sa devise : « Nous ne vous oublierons jamais ! », le CFC-BAP appelle à renouveler l’opération tous les mois.


L'élite est adroite mais le peuple est à gauche !

Guerre des classes : reprenons l’offensive !

« Il y a une guerre des classes, c’est un fait, mais c’est ma classe, la classe des riches, qui mène cette guerre, et nous sommes en train de la gagner »
Warren Buffet, milliardaire, New York Times, 26 novembre 2006.

Le 26 janvier, Denis Kessler, ex-numéro 2 du Medef, passera la main à Nicole Notat, ex-syndicaliste jaune pâle, à la présidence du Siècle. Tout un symbole, à l’heure où sont démantelés les droits sociaux issus du Conseil national de la Résistance (retraites, sécurité sociale, etc.), le code du Travail (qui vient de fêter ses 100 ans dans l’indifférence générale) et où la suppression définitive de l’ISF est dans les cartons du gouvernement.
Le peuple tunisien vient de mettre fin au règne de l’oligarchie qui pillait son pays, il est temps de faire de même de ce côté-ci de la Mediterranée.
C’est pourquoi, fidèle à sa devise : « Nous ne vous oublierons jamais », le CFCBAP appelle à un nouveau rassemblement devant le dîner du Siècle le mercredi 26 janvier 2010 à 19h30, pour reprendre l’offensive dans la guerre des classes.

« Qu’est ce que Le Siècle ? Il est né en septembre 1944 à l’initiative d’un groupe de jeunes qui s’étaient connus durant l’Occupation et qui avaient été profondément marqués par la faillite des institutions et des élites qui avait abouti à la défaite et à l’occupation du pays. La paix revenue, ils voulaient poursuivre leurs réflexions sur la rénovation des institutions et la reconstruction du pays. […] Puisse Le Siècle perdurer et poursuivre sa mission dans la sérénité : c’est un enjeu démocratique… celui-là même qui a justifié sa création historique. » Denis Kessler, « Le Siècle face à ses injustes critiques », Le Monde, 15 décembre 2010.

« La CFDT, nous l’avons assez dit, ne se situe pas par rapport à la couleur d’un gouvernement. Elle n’est pas l’alliée des uns, elle n’est pas l’adversaire des autres. […] Par expérience, il y a la colonne des “plus” et la colonne des “moins” dans les deux camps. Globalement, voilà une réalité en France, les politiques n’ont jamais pris la mesure de l’enjeu que représentait une rénovation des relations professionnelles, une capacité des partenaires sociaux à assumer leur rôle et leurs responsabilités comme étant un facteur de leur propre intérêt politique. »
Interview de Nicole Notat, secrétaire générale de la CFDT, à Europe 1 le 27 mai 2002, sur le bilan de dix années à la tête de la CFDT.


« Le modèle social français est le pur produit du Conseil national de la Résistance. […] Il est grand temps de le réformer, et le gouvernement s’y emploie. Les annonces successives des différentes réformes par le gouvernement peuvent donner une impression de patchwork, tant elles paraissent variées, d’importance inégale, et de portées diverses : statut de la fonction publique, régimes spéciaux de retraite, refonte de la Sécurité sociale, paritarisme… A y regarder de plus près, on constate qu’il y a une profonde unité à ce programme ambitieux. La liste des réformes ? C’est simple, prenez tout ce qui a été mis en place entre 1944 et 1952, sans exception. Elle est là. Il s’agit aujourd’hui de sortir de 1945, et de défaire méthodiquement le programme du Conseil national de la Résistance ! » Denis Kessler, « Adieu 1945, raccrochons notre pays au monde ! », éditorial de Challenges, 4 octobre 2007.

« Mesurez-vous que le pays a les nerfs à fleur de peau, que les citoyens ont le sentiment, fût-il erroné, de subir une crise dont nous sommes tous à leurs yeux les fautifs ? Comprenez-vous qu’aux aguets de l’opinion, comme l’exige leur métier, les parlementaires n’ont qu’une envie : prendre des dispositions sur les rémunérations qui seraient à terme aussi destructrices pour l’efficacité économique que la loi de 1947 sur les loyers a pu l’être, pendant des décennies, sur l’immobilier ? Ignorez-vous que la quête de boucs émissaires est une constante de notre histoire et que 1789 se joue en 1788 ? Sentez-vous le grondement populiste, la rancoeur des aigris mais aussi le sentiment d’iniquité qui parcourt, comme une lame de fond, le pays ? Acceptez-vous de méditer ce mot de la comtesse de Boigne, une habituée des révolutions : “Les peuples ont l’instinct de leur approche ; ils éprouvent un malaise général. Mais les personnes haut placées n’aperçoivent le danger que lorsqu’il est devenu irrésistible” ? Un léger “retard à l’allumage” est pardonnable ; un excès d’inconscience, non, surtout quand il s’assimile à une pulsion suicidaire. Amis, de grâce, reprenez vos esprits ! »
Alain Minc, conseiller de Nicolas Sarkozy et membre du Siècle, « Lettre ouverte à mes amis de la classe dirigeante », Le Figaro, 23 mars 2009

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