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pumpernickel

commentaires satiriques de l'actualité wissembourgeoise

le "conseil d'alsace" ou l'emportement général – § 3 [ le ridicule ne tue pas, heureusement ] - note de synthèse - hôpital

Ceux qui en doutaient éventuellement de la sincérité démocratique de Saint Philippe d’Ingwiller, patron des boulangers, ceux qui roulent tout le monde dans la farine, doivent être sortis rassurés de la lecture de la première page régionale de ce quotidien d’Alsace dont il se murmure qu’il est d’information.
Une pleine première page à la louange de ce fameux projet pour lequel tous les Alsaciens, [ ne devrait-on pas écrire, selon l’esprit de la brosse à reluire des rédacteurs “ tous les vrais Alsaciens ” ? ] sont mobilisés et qui apparaît comme une nécessité absolue dans le but d’optimiser l’efficacité des services forcément rendus à une population qui se fera un devoir de récompenser, à chaque échéance électorale, ces bons maîtres qui l’auront dotée d’un si bel organe. Et pour celles et ceux qui n’auraient pas compris, la photo qui remplit la moitié de la page nous montre des moniteurs disposés sur les pupitres nous donnant la bobine du boulanger entre deux visages de jeunes manifestement ravis d’être là.

Tiens d’ailleurs qui sont-ils ? Que font-ils là ? Qui les a désignés ? Quel processus démocratique a-t-il été mis en œuvre pour constituer ce qui est appelé un parlement d’Alsace des jeunes. On nous en parle comme s’il s’agissait d’un truc révolutionnaire, mais il ne parvient pas à faire le plein, même sans doute avec l’aide de cette jeunesse bien née issue de l’union pour une majorité populaire [ UMP ], avec seulement 25 des 37 désignés qui auraient fait le voyage pour s’asseoir quelques instants dans les fauteuils de l’élite politico-administrative régionale.
Il paraît, à en croire les renseignements disponibles sur le site de la région, qu’il s’agit d’une “ quarantaine de membres de 15 à 28 ans, apprentis, lycéens, étudiants, jeunes en Missions locales, en recherche d’emploi, en activité, représentatifs de l’Alsace dans toute sa diversité. Cette nouvelle assemblée, qui se réunira deux fois par an en séance plénière, permettra aux jeunes d’apporter leur éclairage sur les problématiques qui les concernent au quotidien. Ils seront ainsi de véritables acteurs dans la mise en œuvre et le suivi du Projet Régional pour la Jeunesse. Cette instance sera un espace de réflexion et de dialogue mais aussi d’apprentissage de la citoyenneté et de la vie démocratique ainsi que d’initiation à la vie de la collectivité régionale. Deux commissions, dont les thèmes seront précisés avec les jeunes, se réuniront régulièrement. Elles permettront d’engager une dynamique pérenne et constructive d’échange et de partage, d’où émergeront notamment des propositions à l’attention de la Région. Une troisième commission sera spécifiquement dédiée [ consacrée ?] à la sélection des candidatures reçues dans le cadre des appels à projets lancés par la Région en direction des jeunes. Elle permettra aux membres du Parlement d’être en responsabilité directe dans la mise en œuvre [ ? !, en français, on écrirait “… d’être directement responsables de la mise en œuvre” ] des actions du Projet Régional pour la Jeunesse. Ce souci d’instaurer un partenariat privilégié et constructif entre la Région Alsace et la jeunesse s’inscrit en résonnance avec les objectifs poursuivis par l’Union européenne dans le cadre du Programme Européen Jeunesse en Action pour la période 2007-2013, qui vise à promouvoir la citoyenneté active des jeunes de 13 à 30 ans dans les États membres. Le projet de Parlement des Jeunes, porté par la Région Alsace, a été retenu par l’Union Européenne dans le cadre du Programme Européen « Jeunesse en Action ». La Région Alsace bénéficie ainsi d’une subvention de 15 000 € pour la mise en place et le fonctionnement du Parlement des Jeunes. ”
On comprend mieux, à la lecture de ce jargonnage brancho-branchouille pourquoi cette fameuse union européenne est si appréciée par les peuples qu’elle prétend gouverner à sa guise, et qu’elle n’hésite à desserrer les cordons de la bourse pour subventionner des opérations politiques partisanes aux antipodes des règles élémentaires de la démocratie.
On vous a gardé le meilleur pour la fin :
“ Porté [ ? ! ] par Lilla Mérabet, Vice-Présidente de la commission « Jeunesse et Economie Sociale et Solidaire », le Projet Régional pour la Jeunesse, est un plan d’action en même temps que le socle pour une mobilisation régionale – une gouvernance alsacienne de la jeunesse – que la Région Alsace appelle de ses vœux. ”
Comme si la jeunesse avait besoin d’être dirigée, parce que “ gouvernance ”, ça veut d’abord dire art et manière de diriger, et que gouvernement suffit largement. Seulement , “ gouvernance ”, comme c’est emprunté à la novlangue des “ manajeurs ” dont les modèles syntaxiques sont inspirés par les sommités libéralistes issues de la Trilatérale et du groupe Bilderberg, “ gouvernance ” donc ça fait plus riche, plus “ actuel ”, et ceux qui emploient ce pseudo-substantif ne savent pas qu’ils fournissent l'orientation stratégique, qu’ils s'assurent que les objectifs sont atteints, que les risques sont gérés comme il faut et que les ressources sont utilisées dans un esprit responsable.
Le “ parlement d’Alsace des jeunes ” s’inscrit donc ans cette logique qui nous a conduits au gouffre, a mis à la misère des millions de citoyens européens qui ont cru aux sornettes du “ gagnant – gagnant ”, a ruiné des pans entiers de savoir-faire industriel, a détricoté le droit du travail, a saucissonné les droits démocratiques, a substitué des clients aux usagers. Et la presse régionale e s’interroge même pas, elle se contente d’assurer le service après-vente d’un conseil régional qu’elle a, pour partie, fait élire. Toutes nos félicitations !

Comme cela ne suffit pas, il faut encore supporter le compte rendu de la visite aux Haut-rhinois de celui à qui il est sans doute nécessaire de rappeler qu’il est ministre et par conséquent que son emploi du temps ne doit pas consister à sillonner les routes de sa province pour s’y assurer un confortable matelas électoral au frais des contribuables. Cette fois, c’était les maires du Sud, en attendant le tour des maires du Nord. Et là-bas, il leur a dit qu’il venait comme un Alsacien, et que tout allait sans doute s’arranger, entre gens bien élevés. Et que l’on ne croit pas que Saint Philippe d’Ingwiller, patron des boulangers, n’est pas un homme courageux, puisqu’il avait choisi d’affronter une assemblée … largement acquise à sa cause, au sein de laquelle figurait celui qui est d’abord un exemple de fidélité politique, on parle évidemment de l’ancien maire de Mulhouse, à la tête d’un parti de masse appelé “ gauche moderne ”. Saint Philippe d’Ingwiller, patron des boulangers, savait donc qu’il aurait fort à faire pour convaincre tout le monde, sauf peut-être le “ journaliste ” de service qui n’a pas tari d’éloges sur le discours dont on se demande s’il n’était pas historique, une fois de plus , et ce pour la dixième fois depuis le début de ce mois.

Tournons encore des pages qui gagnent à être lues tant elles recèlent de trésors insoupçonnés. Au hasard, comme ça tombe bien, et histoire de brouiller un peu plus les cartes et le jugement, c’est la présentation du dernier opuscule signé du président de la commission culture au conseil général qui nous est faite. Pages noires de l’histoire alsacienne, l’arrivée de ce Wagner dans les fourgons de l’ennemi, avec la mise en place du système nazi en terre alsacienne. À ce propos, et comme j’habite juste à côté, pourquoi le président de la commission culture au conseil général, ou l’un de ses amis, n’a-t-il jamais eu l’idée d’une plaque sur l’ancien siège de la Kommandantur à Wissembourg, là où une bande de voyous a organisé la terreur, quadrillé la ville, surveillé les faits et gestes de chacun, intimidé, arrêté, et probablement torturé ? C’est intéressant ce livre qui arrive au bon moment pour nous faire comprendre tout le bien que nous devons penser des projets nouveaux mis en place par les amis du président de la commission culture au conseil général, sorte de réponse actuelle aux errements d’un passé en partie occulté. Surtout qu'il faut entendre le président de la commission culture au conseil général s'évanouir d'aise quand il sait opposer le bon sens paysan, vous savez cette terre qui  ne saurait mentir, aux errements des comportements des gens des villes. C'était fin janvier, lors d'une matinée du FEC, les notes que j'ai prises sont disponibles.

Puis arrive le point de vue qui doit sans doute équilibrer tout ça et donner du meilleur des quotidiens locaux l’image du sérieux journalistique et de la diversité des opinions. Une opinion donc sur laquelle on reviendra demain, histoire de ne pas alourdir encore cet article. Patience, donc.

À part, ça, il y a conseil municipal vendredi prochain. On pensait que la note de synthèse et l’ordre du jour étaient disponibles sur le site de la commune. En fait, il n’en est rien, on en est encore à la séance du mois dernier ! Entretemps, vous avez tous reçu un mot de la mairie nous demandant d’envoyer une carte de protestation au directeur de l’agence régionale de santé quant à la fermeture du service de pédiatrie de l’hôpital. Evidemment qu’on va l’envoyer, la carte réponse, et plutôt deux fois qu’une. En précisant néanmoins que tout cela n’est pas de génération spontanée. Aux rumeurs ont succédé les certitudes, sur fond de RGPP, chère aux “ cost killers ” de tous poils et de toutes obédiences libéralistes. Pas étonnant alors qu’au nom d’on ne sait quelle logique maintes fois dénoncée ici des gens, que nous ne connaissons pas, que nous ne rencontrerons jamais, qui n’ont pas un regard pour nous, qui s’aplatissent d’autant plus devant leurs chefs qu’ils sont arrogants avec nous, des gens donc qui prennent la décision de rayer d’un trait de plume des dizaines d’années de pratique médicale, le plus souvent positive pour celles et ceux qui sont frappés par la maladie, l’accident ou le handicap. Mais de tout cela, peut leur en chaut, car seule compte cette rentabilité à court terme qui consiste à se débarrasser, le plus fréquemment de façon indigne, de celles et de ceux qui sont là depuis longtemps et qui coûtent trop cher, qui sont une charge, qui pèsent sur les comptes de l'organisme ou de l'office. Plaise au Ciel que nous n’ayons pas, localement, encore un exemple qui nous soit mis sous le nez !

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