no pasaran !

De la part de Dédé, un ami haut-rhinois :

Après la Grande Bretagne, "qui ne manifeste jamais" comme chacun sait, et quelques autres, "on" sait vaguement par les media ce qui se passe depuis quelques jours en Espagne.
Voici le" Manifeste de la Puerta del Sol" que pour ma part je reprendrais bien à mon compte, avec la partie de camping qui va avec… Les socialistes français feraient bien de se méfier, eux qui préconisent encore et toujours les mêmes méthodes, à base de FMI, "d'efforts", je veux dire de sacrifices pour les pauvres et les classes moyennes, et le gavage des riches qui continue… Y a pas de sous ? Ah bon ? Mais l'industrie du luxe ne s'est jamais si bien portée !
Dédé

Manifeste de « Democracia Real Ya ! » à l’origine des mobilisations du 15 mai 2011

Nous sommes des personnes ordinaires. Nous sommes comme toi : des gens qui se lèvent tous les matins pour étudier, pour travailler ou pour chercher un travail, des gens qui ont une famille et des amis, des gens qui travaillent dur tous les jours pour vivre et donner un futur meilleur à celles et ceux qui les entourent.

Parmi nous, certain-e-s se considèrent plus progressistes, d’autres plus conservateurs, quelques-un-e-s croyants, d’autres pas du tout. Quelques-un-e-s ont des idéologies très définies, d’autres se considèrent apolitiques. Mais nous sommes tous très préoccupé-e-s et indigné-es par la situation politique, économique et sociale, par la corruption des politiciens, des entrepreneurs, des banquiers, par le manque de défense des hommes et femmes ordinaires.

Cette situation nous atteint au quotidiennement ; mais, tous ensemble, nous pouvons la renverser. Le moment est venu de nous mettre au travail, c’est le moment de bâtir une société meilleure pour tous. Dans ce but, nous soutenons fermement les affirmations et les revendications suivantes :
L’égalité, le progrès, la solidarité, le libre accès à la culture, le développement écologique, le bien-être et le bonheur des personnes doivent être les priorités de chaque société avancée.
Des droits basiques doivent être garantis au sein de ces sociétés : logement, travail, culture, santé, éducation, participation, libre développement personnel et accès aux biens nécessaires à une vie saine et heureuse.
Le fonctionnement actuel du système politique et gouvernemental ne répond pas à ces priorités, il est même un obstacle au progrès de l’humanité.
Puisque la démocratie vient du peuple, le gouvernement doit appartenir au peuple. Cependant, la classe politique de notre pays ne nous écoute pas. Elle devrait être notre porte-voix dans les institutions, en facilitant la participation réelle et directe des citoyens, dans le but de procurer plus de bien-être à la majorité de la société, et non pas de s’enrichir et de prospérer à nos dépens, en suivant les ordres des pouvoirs économiques et en s’accrochant au pouvoir grâce à une dictature partitocratique menée par les sigles politiques inamovibles.

La soif de pouvoir et son accumulation entre les mains de quelques-uns crée inégalités, crispations et injustices. Cela mène à la violence, que nous refusons. Le modèle économique en vigueur, obsolète et antinaturel, coince le système social dans une spirale, qui se consume d’elle-même, enrichissant une minorité et jetant le reste dans la pauvreté. Jusqu’à la nausée.
La volonté et le but du système est l’accumulation de l’argent, en le plaçant au-dessus de l’efficacité et du bien-être de la société ; c’est un système gaspilleur de ressources, destructeur de planète, générateur de chômage, qui ne fait que frustrer des consommateurs malheureux.
Nous, citoyens, faisons partie de l’engrenage d’une machine destinée à enrichir cette minorité qui ne connait pas nos besoins. Nous sommes anonymes, mais, sans nous, rien de cela n’existerait, car c’est nous qui faisons bouger le monde.
Si socialement nous apprenons à ne pas confier notre avenir à une rentabilité économique abstraite qui tourne toujours à notre désavantage, nous pourrons effacer les abus et les manques que nous endurons tous. Nous avons besoin d’une révolution éthique. On a placé l’argent au-dessus de l’Etre Humain, alors que l’argent doit être à notre service. Nous sommes des personnes, nous ne sommes pas des produits du marché.
Je ne suis pas que ce que j’achète !
A la vue de cela, je suis indigné/e
Je crois que je peux le changer.
Je crois que je peux aider à y parvenir.
Je sais que, tous ensembles, on le peut.
Viens avec nous ! C’est ton droit !

"Manifeste de La Puerta del Sol" rédigé à l' aube du 18 mai 2011

Les jeunes de l’action de protestation se sont mis d’accord sur ce qui suit :

Nous, réunis à la Puerta del Sol, conscients qu’il s’agit d’une action de résistance qui se met en marche, avons décidé de publier le manifeste suivant :

Après de nombreuses années d’apathie, nous, citoyens de tous âges et de toutes origines sociales (étudiants, professeurs, bibliothécaires, chômeurs, travailleurs…), disons que NOUS EN AVONS ASSEZ du manque de représentation et des trahisons que l’on nous sert au nom de la démocratie ; nous sommes rassemblés à la Puerta del Sol, autour de l’idée de Démocratie Réelle.

La Démocratie Réelle s’oppose au discrédit croissant des institutions qui disent nous représenter, et qui sont devenues de simples agents d’administration et de gestion, au service des forces du pouvoir financier international.

La démocratie que nous vantent les appareils bureaucratiques corrompus n’est tout simplement qu’un ensemble de pratiques électorales sans effet, où la participation des citoyens est absolument nulle.

Le discrédit de la politique est tel qu’il a entraîné une prise en otage de la parole par ceux qui détiennent le pouvoir. Nous devons récupérer la parole, lui redonner un sens pour qu’elle cesse d’être manipulée par une langue dont le seul but est de laisser sans défense les citoyens et de les empêcher d’engager une action coordonnée
Les exemples de manipulation et de prise en otage de la parole sont infinis et constituent un outil de contrôle et de désinformation.

Démocratie Réelle, cela signifie mettre des noms propres sur les infamies que nous vivons : Fonds Monétaire International, Parti Populaire, PSOE, Banque Centrale Européenne, OTAN, Union Européenne, agences de notation telles que Mooy’s et Standard and Poor’s, mais il y a en a bien davantage et notre devoir est de les nommer. 

Il faut construire un discours politique capable de redonner un sens au tissu social, systématiquement mis à mal par des années de dépolitisation. Les citoyens ont perdu tout respect envers les partis politiques majoritaires, mais cela ne signifie pas que nous ayons perdu notre sens critique. Bien au contraire, nous ne craignons pas la POLITIQUE. La participation citoyenne c’est de la POLITIQUE, et c’est l’autre terme de l’alternative.

Une de nos revendications principales est la reforme de la loi électorale qui rende à la Démocratie son sens véritable : un gouvernement de citoyens dans une démocratie participative.

Nous tenons à souligner que les citoyens rassemblés ici constituent un mouvement TRANSGENERATIONNEL, parce qu’ils appartiennent à plusieurs générations exclus des décisions politiques néanmoins constitutives de leur vie quotidienne et de leur futur.

Nous n’appelons pas à l’abstention, nous exigeons que notre vote ait une influence réelle sur notre vie.

Aujourd’hui nous ne sommes pas ici simplement pour obtenir des prêts ou pour protester en raison des carences du marché du travail. C’EST UN EVENEMENT SANS PRECEDENT qui est capable de donner un sens nouveau à nos actions et à nos discours. Cela naît de la RAGE. Mais notre RAGE est imagination, force et pouvoir citoyen.