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pumpernickel

commentaires satiriques de l'actualité wissembourgeoise

Rencontre avec Séverine Charret, candidate du Front de Gauche dans la VIIIème circonscription du Bas-Rhin et Stéphane Wagner, suppléant.

severine charretEt cela se passait sur l'une des plus belles terrasses de Wissembourg, selon Pumpernickel qui a une affection particulière pour celle du Saumon [ publicité gratuite et sans contrepartie ], sous un soleil généreux, autour d'un repas léger.
Celle qui pose l'occupation du terrain électoral comme raison première de sa candidature entend bien faire fructifier l'élan provoqué par la candidature de Jean-Luc Mélenchon, qui, dans le secteur, est au-delà des 5% fatidiques, en-deçà desquels il n'y a pas de remboursement des frais de campagne. Il s'agit par conséquent pour le tandem, dont les slogans sont, rappelons-les, “ l'humain d'abord ” [ titre du programme présidentiel de Mélenchon qui s'est vendu à 400 000 exemplaires ; et entre nous, c'est largement plus excitant que le grotesque “ droit au but ” du sortant, vide de sens et décalé ] et “ prenez le pouvoir ”, d'être là et d'offrir l'occasion au peuple de gauche de revenir dans son camp. Car la concurrence existe avec d'une part un parti socialiste au discours “ rassembleur ” de vote utile [ ?, comme s'il y avait des votes inutiles… ] et d'autre part une extrême-droite qui présente n'importe tenant des propos brouillés, contradictoires, populaciers et nationalistes. On ne dira rien du sortant qui s'est déjà fait tailler son costard sur ce blog [ clic sur le lien ] il y a quelques jours, réflexions qui ont été appréciés par quelques internautes qui l'ont fait savoir, merci.
Cette candidature sera également l'occasion d'un embryon d'implantation locale d'un Front de Gauche qui peine à trouver des relais, des militants et des bonnes volontés. Cette situation réduira la campagne électorale à sa plus simple expression : affiches sur les panneaux légaux et envoi des professions de foi officielles.
“ On lâche rien ! ”
C’était le grand refrain repris par les dizaines de milliers de manifestants à la Bastille, à Toulouse ou à Marseille. Il alternait d’ailleurs avec “ Résistance ! Résistance ! ”, mot d’ordre qui s’est imposé durant la campagne présidentielle, tant important était l’enjeu et grande la nécessité de mettre un terme à un quinquennat de mépris pour les oppositions, de casse sociale pour les travailleurs et de cadeaux pour les amis du CAC40.
“ On lâche rien ! ”, c’est aussi le renvoi à l’héritage social venu du CNR dont vous pouvez trouver le programme sur ce blog [ clic sur le lien ] “ Les Jours Heureux ”. C’est incontestablement cette immense mobilisation du printemps qui a donné une nouvelle jeunesse à cette justice, à ces avancées, à ces conquêtes sociales qui nous paraissent maintenant acquises depuis la nuit des temps.
Qui s’interroge aujourd’hui sur la légitimité d’un congé de maternité ? Qui pose la question des congés payés ? Qui se remet en cause l’existence des syndicats ? On connaît trop la réponse : les amis de l’ancien président de la République qui disaient, dès octobre 2007, qu’il fallait en finir avec l’héritage du CNR [ voir en note en fin d'article ].
On pourrait aussi ajouter à “ On lâche rien ! ”, un joyeux “ Lâchons-nous ! ” qui serait une reprise d’un pouvoir qui nous appartient. La démocratie, c’est aussi le peuple, et le pouvoir au peuple. Et quand il exprime son opinion, les gouvernants, au risque de perdre toute légitimité, seraient bien inspirés d’en tenir compte. L’exemple du “ NON ” de 2005 est encore dans toutes les mémoires, et au centre de toutes les frustrations.
À la question de ce qu’elle ferait si elle était élue, notre amie développe la thématique des “ assemblées citoyennes ” telles qu’elles ont été menées ces derniers mois. Il s’agit de libérer les énergies, de susciter les initiatives, d’entretenir la dynamique. Cela a fonctionné au-delà des espérances des organisateurs partout où cela a été fait : circulation de la parole, participation active de celles et ceux qui pour la plupart n’avaient jamais été de ce type de happening constructif, et surtout témoignages souvent poignants de souffrance au travail, d’exclusion, de précarité, d’injustice, de discrimination [ de ce point de vue, les handicapés paient un lourd tribut au bonheur libéraliste dont ils sont le plus souvent les recalés ], de pressions morales, et la liste est loin d’être exhaustive, qui confirment l’état calamiteux dans lequel des politiques de chiffres et de statistiques ont mis notre société. C’est en fait un grand mouvement d’émancipation vis-à-vis des tenants du pessimisme de la raison qu’elle veut mettre en marche pour que triomphe l’optimisme de la volonté, selon la légendaire formule d’Antonio Gramsci.

Circul BasRhin 8-RECTOCircul BasRhin 8-VERSO

clic sur l'image pour l'agrandir

Pour en revenir au programme du Front de Gauche qu’elle défend, il est en fait assez simple, et somme toute, de bon sens : en finir avec la galère pour se faire soigner, aller au travail ou à l’école, retrouver le sens du collectif et de l’intérêt général, et se dire qu’ensemble, on n’a plus peur, on peut relever la tête, on est fort parce qu’on est solidaires !
Concrètement, elle a développé l’idée d’une assemblée citoyenne mensuelle ou trimestrielle par canton de la circonscription [ avec des lieux tirés au sort parmi les communes, pour n’avantager personne ] et d’une fête de l’Humanité annuelle, au début du mois de juillet, au cours de laquelle elle rendra compte de son travail de députée [ avec des lieux tirés au sort parmi les chefs-lieux de canton, pour n’avantager personne ]. Elle s’engage à faire venir quelques-uns de groupes qui se produiront à la fête de l’Huma à Paris en septembre !
Des promesses comme ça, on en veut bien.

Vous pouvez retrouver l'actualité de la campagne du Front de Gauche grâce aux liens suivants :

Front de Gauche Haguenau, Front de Gauche7ème circonscription du Bas-Rhin, Front de Gauche, Strasbourg-2.

Note
Voici la déclaration complète [ voir le blog de Jean-Luc Porquet, clic sur le lien ], issue d'un éditorial de Denis Kessler dans le magazine Challenge du 4 octobre 2007 : « Les annonces successives des différentes réformes par le gouvernement peuvent donner une impression de patchwork, tant elles paraissent variées, d’importance inégale, et de portées diverses : statut de la fonction publique, régimes spéciaux de retraite, refonte de la Sécurité sociale, paritarisme… A y regarder de plus près, on constate qu’il y a une profonde unité à ce programme ambitieux. La liste des réformes ? C’est simple, prenez tout ce qui a été mis en place entre 1944 et 1952, sans exception. Elle est là. Il s’agit aujourd’hui de sortir de 1945, et de défaire méthodiquement le programme du Conseil national de la Résistance. »
Denis Kessler n’a pas été le seul à l’énoncer aussi ouvertement. En janvier 2008, l’homme d’affaires Charles Beigbeder, patron de Powéo, l’a fait aussi, ce que relevait Jean-Luc Porquet dans sa chronique du Canard. En voici un extrait : « Et puis la semaine dernière, Charles Beigbeder a remis ça. Dans une tribune au JDD (27/1/2008), le pédégé de Poweo a affirmé, l’air de rien, que selon lui le rapport Attali permettrait enfin d’en finir avec cette France « qui continue à vivre sur un modèle fondé en 1946, à partir du programme du Conseil national de la Résistance ». Tiens, tiens. Lui et Kessler, même combat. Charles Beigbeder, le prototype du jeune loup moderne. L’homme qui veut tailler des croupières à EDF en vendant de l’électricité privée aux Français. »

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