Un peu de soleil

De Jean-Pierre Vernant (1914-2007), il est dit qu'il était "professeur honoraire au Collège de France", et qu"'il a notamment publié au Seuil Mythe et Religion en Grèce ancienne, Entre mythe et politique, et La Traversée des frontières." C'est donc la discrète notice bibliographique de la quatrième de couverture de ce petit volume, L’Univers, les dieux, les hommes, que je viens de terminer.

Nous avons tous quelques lumières sur la mythologie grecque, les amours débridées du roi des dieux, Zeus, le destin d'Œdipe (dont on garde surtout le "complexe"), ou encore les aventures des héros dont les exploits ont servi de thème tant à la littérature qu'à la peinture, pour ne parler que du domaine artistique. Mais nous savons peu de choses sur le détail de cette cosmogonie, sur la manière dont les dieux apparaissent dans l'imaginaire grec et dont ils vont peupler le monde – celui des hommes en bas ou le leur en haut –, et moins encore sur la signification profonde de cette histoire qui nait avant l'histoire, la vision qu'on peut en tirer de l'être humain, déchiré entre le haut et le bas du monde. En reprenant, un peu à la manière de ce que Platon appelait "des fables de nourrice", l'Histoire du monde, depuis le temps où il n'y avait rien jusqu'à celui où les hommes, créés par les dieux, ou parfois engendrés par eux, J.-P. Vernant nous éclaire sur le monde antique, et plus encore sur nous-mêmes.

Je lui laisse la parole en citant le fin de son avant-propos : "J'ai essayé de raconter comme si la tradition de ces mythes pouvait se perpétuer encore. La voix qui autrefois, pendant des siècles, s'adressait directement aux auditeurs grecs, et qui s'est tue, je voulais qu'elle se fasse entendre de nouveau aux lecteurs d'aujourd'hui, et que, dans certaines pages de ce livre, si j''y suis parvenu, ce soit elle, en écho, qui continue à résonner."

Jean-Pierre Vernant, L’Univers, les dieux, les hommes, récits grecs de origines, Editions du Seuil, Coll. Points Essais, 25 boulevard Romain-Rolland, Paris, XIVème.