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pumpernickel

commentaires satiriques de l'actualité wissembourgeoise

Wissembourg distinguée pour son contrat de mobilité

Aujourd'hui, J moins 103 pour le 1er tour, J moins 117 pour le second tour !

Là encore, c’est sur l’imagination des citoyens que la nouvelle équipe s’est appuyée pour mettre en place un contrat de mobilité urbaine qui est né de la première participation active, en 2009, à la semaine européenne  de la mobilité. C’était en effet une innovation radicale dans cette commune où, peu de temps auparavant, la police municipale verbalisait les cyclistes sous prétexte qu’ils avaient des vélos plus ou moins roses ! Depuis, non seulement les uniformes se sont calmés [ on attend toujours leur mea culpa , mais les couleurs des vélos se sont diversifiées ! Cette participation faisait suite à l’adhésion de la commune, dans les premières semaines de la mandature, au club des villes et territoires cyclables ; dans la foulée, et comprenant qu’il était temps de monter dans le train de l’Histoire, le conseil communautaire s’est tout de même résigné, en l’assortissant de conditions, à demander le statut d’observateur au club. Cette situation n’a été que transitoire, puisque l’année suivante, l’ensemble des communes de la communauté y a adhéré, mais on avait néanmoins perdu un temps précieux, essentiellement en termes d’aménagements qu’il aurait fallu programmer pour les rendre opérationnels au plus tôt. Mais c’est comme ça, ce n’était pas la première fois malheureusement, et mieux vaut tard que jamais, doit-on se contenter de conclure.

Première participation donc, pour voir, comme au poker, qui a débouché sur une motion votée au conseil municipal [ que l’opposition s’est entêtée à rejeter au nom des vieilles lunes qui l’avait fait battre quelques mois plus tôt, depuis, elle a revu son système de pensée, heureusement ! ] engageant la commune et la communauté de communes [ très difficile à convaincre, mais elle a depuis revu son système de pensée, heureusement ! ] à mettre en place dans un premier temps un plan de déplacement urbain réglementaire pour ensuite le transformer en contrat de mobilité urbaine. C’est un peu la taille au-dessus, ce qui met en pratique ce principe la plupart du temps vide de sens qu’est ce fameux développement durable, piètre traduction du développement soutenable. Il suffisait de voir qui s’en gargarisait à longueur de colonnes de folliculaires de propagande municipale pour comprendre qu’il s’agissait, jusqu’à l’arrivée de l’équipe nouvelle, du cache-sexe à l’ignorance et à l’immobilisme érigés en principe de gouvernement.

Il s’est agi de s’inspirer là encore de l’expérience acquise ici et là, où ça fonctionne, et om tout le monde est content. Par conséquent, on est allé voir dans les pays du Nord, là où les gens font du vélo, au quotidien, pour se déplacer sans se déguiser en spéléologue ou en champion cycliste. En Belgique, au Pays-Bas, au Danemark et également en Grande-Bretagne [ où 15 000 employeurs et 400 000 personnes jouent le jeu ], des systèmes appelés “ À vélo au boulot ”, ou équivalent encouragent, salariés et employeurs à abandonner la voiture pour lui préférer le vélo. On a essayé de prendre le meilleur des uns et des autres pour construire un système incitatif qui s’avère positif puisqu’en quelques années, aller en voiture au travail quand on a moins de 10 km à parcourir est devenu complètement ringard ! L’incitation est multiple avec une aide [ variable et ajustable qui peut aller jusqu’à 400 euros, comme cela se pratique ailleurs ] de la communauté de commune pour l’achat d’un vélo à assistance électrique [ qui se justifie compte tenu des distances à parcourir ]et un système d’achat différé par le biais d’un prélèvement sur le salaire brut du salarié. Ainsi une ristourne est-elle accordée pour peu que l’on s’engage à aller plus d’une fois sur deux à son travail en empruntant sa bicyclette. En outre, chaque année, le bénéficiaire de ce dispositif reçoit un bon de 80 euros qui lui permet de faire procéder à l’entretien de son vélo chez un professionnel agréé. Il a été décidé qu’il sera possible d’acheter un vélo neuf tous les trois aux même conditions.

Sans que l’on prenne vraiment garde, cette décision simple, qui procède de l’observation intelligente et de la mise à profit de l’expérience acquise a intégralement changé le paysage ainsi que les habitudes. Il a été nécessaire que de nouveaux professionnels s’installent, les principales entreprises ont mis à la disposition de leur personnel des garages à vélo fermés comportant le nécessaire de réparation, ou des vestiaires où ils peuvent se changer. Les parcs de stationnement ont été partiellement reconvertis en jardins d’agrément, les voies cyclables ont quitté le centre-ville depuis que la communauté de communes a – enfin – compris l’urgence de leur réalisation, un système de location-vente de vélos à assistance électrique avec accès gratuit aux bornes de rechargement pour les abonnés lorsqu’ils ne sont pas dans leur commune est maintenant sur les rails, si l’on peut écrire, la refonte du ramassage scolaire extra-muros du fait de l’utilisation des bicyclettes a été revu, rationalisé et reconverti vers un service de transport en commun, la circulation en ville a complètement changé de nature conjointement avec l’apparition des remorques tractées par des chevaux, on peut dire que la commune est maintenant méconnaissable. Et ce ne sont pas ses habitants qui semblent s’en plaindre, puisqu’une étude menée par des étudiants dans le cadre de leur observation des villes innovantes montre que les Wissembourgeois ne regrettent qu’une chose, c’est que l’on n’y ait pas pensé plus tôt. Qui l’aurait parié ?

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