30 Juin 2010
Cela fait maintenant 72 jours que la plateforme “ Deepwater Horizon ” relâche l'équivalent d'un pétrolier Erika [ 20 000 tonnes ] tous les 4 jours. Les puits en cours de forage ne devraient produire des effets qu'à partir de la mi-août.
On se rappellera le Torrey Canyon (1967) [ environ 120 000 tonnes de fioul s'échappent du pétrolier libérien sur les côtes anglo-normandes ; à l'époque, personne ne se préoccupe encore des répercussions écologiques d'une telle catastrophe sur l'écosystème qui mettre des dizaines d'années à rétablir son fragile équilibre ], le Monte Urquiola (1976) [ plus de 100 000 tonnes de fioul s'échappent de ce pétrolier qui coule près de La Corogne (Espagne ], l'Amoco Cadiz (1978) [ 230 000 tonnes de pétrole léger se déversent souillant 300 km de côtes du Nord de la Bretagne ; la France n'obtiendra que 9 millions d'euros de réparations alors que les dégâts seuls ont été évalués à 534 millions ], l'Ixtoc One (1979) [ dans le golfe du Mexique, 600 000 tonnes de pétrole brut s'échappent d'un puit sous-marin ], l'Exxon Valdez (1989) [ sous l'emprise de l'alcool, le capitaine du pétrolier américain fait s'échouer son navire au sud de l'Alaska : 40.000 tonnes d'hydrocarbures se déversent sur 6 200 km2 de côtes américaines ], Mina al Ahmadi (1991) [ ce terminal pétrolier koweitien est bombardé par l'armée irakienne lors de la seconde guerre du golfe : 800 000 tonnes de pétrole se répandent dans le Golfe Persique faisant de cet accident la plus grande catastrophe pétrolière de tous les temps ], l'Aegian Sea (1992) [ ce pétrolier grec s'échoue avant de prendre feu près déversant 80 000 tonnes de fioul sur 200 km de côtes espagnoles ], le Braer (1993) [ encore un pétrolier libérien qui coule en déversant 85 000 tonnes de pétrole brut au sud des îles Shetlands ], le Sea Empress (1996) [ l'histoire se répète : 70 000 tonnes devant le port de Milford Haven (Pays de Galles) ], l'Erika (1999) [ au large de Penmarch (Sud du Finistère), ce pétrolier appartenant à TotalFina se casse en deux : 20 000 tonnes de fioul lourd (très persistant) se déversent sur le littoral breton et vendéen ; pour la première fois, le procès reconnaît l'existence d'un “ préjudice environnemental ” ], la plateforme pétrolière Petrobras P-36 (2001) [ au large du Brésil, la plus grande plateforme pétrolière flottante fait naufrage laissant s'échapper 350.000 litres d’essence diesel ] et le Prestige (2002) [ le navire se casse en deux durant son remorquage après l'apparition d'une brèche sur la coque : 77 000 tonnes de fioul lourd se déversent au large de la Galice (Espagne) ].
Vous pouvez retrouver d'un clic les photos de ces hauts faits d'armes d'une industrie pétrolière grande pourvoyeuse de catastrophes qui ne lui sont que très rarement facturées.
Et quelques nouvelles supplémentaires glanées sur le site de l'essentiel.lu.
Et comme la catastrophe continue, et s'amplifie causant d'irréparables dommages peut-être irrémédiables compte tenu de la durée de l'écoulement, les dossiers s'épaississent. Vous pouvez les retrouver ici et là.
Encore bravo à toutes les “ majors ”, Shell, Exxon-Mobil, BP, Chevron-Texaco, Total, mille milliards de dollars de chiffre d'affaire, et cinquante milliards de bénéfice après impôt. On n'oublie pas non plus la pollution qui touche plus de trente millions de Nigerians qui vivent dans la gadoue bitumeuse du golfe de Port-Harcourt.