26 septembre 2009 : soirée anti-OGM à Stundwiller

Soirée anti–OGM à Stundwiller

Soirée plutôt sympa et réussie pour cette nouvelle association, Echo Génèse, créée par une bande de copains autour du thème de l’écologie et de la sauvegarde de l’environnement. Cela a d’ailleurs été salué par l’écologie locale canal historique en la personne des représentants du GEDOF et de l’AFRPN – Alsace Nature. Personne ne se plaindra de ce que le patrimoine naturel trouve de nouvelles bonnes volontés pour d’un côté mettre en garde contre les errements et de l’autre leur opposer des solutions.

Ce samedi, comme je l’avais annoncé, j’ai donc pris ma bicyclette pour rejoindre Stundwiller. Ça fait une quinzaine de kilomètres à partir de Wissembourg, parcourus en une petite quarantaine de minutes. Je me contente de suggérer que l’on installe des douches à la salle des fêtes de Stundwiller pour permettre à ceux qui viennent en utilisant ce moyen de transoort de pouvoir se changer après l’effort.

Sur place, nous étions entre 70 et 80 participants, dans une atmosphère bon enfant, entre les stands de commerçants locaux qui proposent des gammes de produits bio alimentaires [ en offrant également la livraison à domicile, ce qui est une bonne idée car cela réduit le nombre des véhicules en circulation ] ou ludiques et la possibilité de petite restauration [ avec des produits également issus de l’agriculture traditionnelle, je parle évidemment d’agriculture bio, qui est la seule qui soit issue de la tradition des paysans. ].


On commence avec une présentation des OGM et des problèmes qu’ils posent par les risques auxquels ils nous exposent. Il faut une fois de plus démonter les sornettes des Dr Strangelove tendance Allègre qui veulent nous faire prendre les vessies de leur inconsistance pour les lanternes de la connaissance. Cela a été fait en deux temps, d’abord une explication par membres de l’association, ensuite en passant un extrait d’une conférence de Christian Vélot.

[ né en 1964 à Parennes, il est maître de conférences en génétique moléculaire à l’Université Paris-Sud 11 et enseignant-chercheur à l'Institut de génétique et microbiologie.
Particulièrement impliqué dans le débat autour des OGM, il anime de très nombreuses conférences de vulgarisation pour expliquer de façon très simple ce qu'est un OGM et bien différencier les OGM de laboratoire utilisés dans la recherche fondamentale et médicale de ceux utilisés dans l'industrie agroalimentaire.
À cause de son engagement, il a rencontré des difficultés avec sa hiérarchie, mais il a été soutenu par une pétition qui a réuni 50 000 signatures suite à une importante mobilisation.
C’est un lanceur d'alerte. Il fait partie avec Jacques Testart du conseil d'administration de l’association Fondation Sciences citoyennes.
Il a été appelé comme témoin de la défense lors de plusieurs procès de faucheurs volontaires dont José Bové. Il a aussi participé au débat sur les OGM en mars 2006 lors du projet de loi présenté au Sénat en France. Il réfute notamment la « soudaine nécessité » des OGM avancée par les industriels du secteur. ]

Non, les OGM ne sont pas le problème de la faim dans le monde [ qui n’est pas un problème technique mais bien un problème politique, la preuve, 80% du milliard de sous-alimentés sont des paysans ],
Non, les OGM ne résolvent pas la question du suremploi des pesticides [ ils les encouragent au contraires puisque les plantes leur résistent ],
Oui, les OGM sont bien des créations qui échappent à tout contrôle et contaminent les environnements lointains [ une bonne vingtaine de kilomètres ont été mesurés ],
Oui, les végétaux et les insectes s’adaptent et sont plus résistants du fait de la proximité plus ou moins immédiate des OGM,
Oui, les grands semenciers sont à la source de cette immense mystification et choisissent d’affamer les petits paysans en les rendant dépendants de leurs produits pour servir des rentes à leurs actionnaires,
Non, on n’a pas besoin des OGM pour créer des variétés résistantes au stress hydrique, puisqu’elles existent déjà dans la nature,
Oui, on peut agir et pas uniquement en allant faucher les “ expérimentations ” des fabricants de chimères [ en faisant pression sur la distribution, en exigeant des grands électeurs qu’ils s’engagent à ne pas voter aux sénatoriales pour des candidats favorables aux OGM, en exigeant des élus qu’ils fassent la promotion du bio dans les cantines scolaires au nom de la santé publique ],
Oui, les tests faits sur les OGM sont entachés de partialité car c’est le semencier qui choisit son laboratoire,
Oui, les avis favorables aux OGM sont toujours pris pour argent comptant alors que l’inverse ne se vérifie jamais,
Oui, la majorité des paysans est contre l’emploi des OGM, y compris les adhérents de la FNSEA,
Oui, Monsanto infiltre tous les rouages des états et agit en sous-main pour diriger les décisions et faire engager des poursuites contre ceux qui conteste la doxa officielle.

Vous avez déjà lu tout ça. Mais ça ne bouge pas trop rapidement. Or se mettent en place des combinats industriels et financiers dont la taille dépasse largement celle de la moitié des états de la planète [ quel pouvoir nous restera-t-il lorsque sera entérinée la double décision de faire du pédégé d’EdF le président du conseil de surveillance de Veolia, ex-Générale des Eaux, obligée de changer de nom pour tourner la page d’épisodes peu glorieux ? C’était pareil avec La Lyonnaise qui s’est changée en suez, histoire de passer l’éponge. ]. Ces gens se connaissent, se fréquentent, pratiquent l’endogamie sociale, sont les clones des uns et des autres. Ils sont quelques milliers et se vautrent avec obscénité dans la goinfrerie et la cupidité. Ils provoquent les crises, et font payer aux milliards de malheureux les conséquences de leurs fantasmes inassouvis. Ils n’ont pas de mots trop méprisants pour moquer ceux qu’ils exploitent. Pensons par exemple à cette “ mode des suicides ” popularisée par un personnage dont il vaut mieux ne pas mémoriser le nom. Monsanto entre dans cette logique, et doit être considéré comme un parasite qui exploite la naïveté de ceux qui sont maintenus dans l’ignorance pour mieux s’assurer de leur crédulité.

Sortant de là, les 15 kilomètres de vélo qui me séparaient de la maison ne me sont apparus insurmontables, J’avais pas mal de choses à méditer.