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pumpernickel

commentaires satiriques de l'actualité wissembourgeoise

cercle de silence – 2_conseils municipal & "communautaire"

C'est une bonne trentaine de courageux qui se sont retrouvés samedi en fin d'après-midi, place de la République pour la seconde édition d'un cercle de silence wissembourgeois.

À ce propos, qu'il soit permis de rappeler ce que vous pouviez lire dans le numéro 58 de Pumpernickel de janvier 2010, page 6 :

Ils se réunissent tous les 30 de chaque mois pendant une heure, dans 155 villes de France. Ils se tiennent silencieux, en cercle, et manifestent leur solidarité avec ceux que l'on expulse dans des conditions indignes. La démocratie, quand elle utilise les méthodes de la dictature, ressemble-t-elle encore à la démocratie ? Doit-on oublier que la traque de l'étranger débouche inévitablement sur la traque à celui qui aide l'étranger ? Un être humain peut-il être illégal ?

Tout commence le 30 octobre 2007, sur la place du Capitole, à Toulouse. Sept frères franciscains sont réunis en silence et en cercle pour prier et dénoncer le placement en rétention des étrangers sans-papiers. Leur action non-violente va essaimer. C'est maintenant dans 155 villes ou agglomérations que des citoyens ordinaires se réunissent le 30 de chaque mois, de 18h00 à  19h00, pour manifester leur solidarité avec ceux qui sont comptés, traqués, enfermés et expulsés.
On peut établir un parallèle entre l'attitude du gouvernement à l'encontre des étrangers et la montée du chômage au début des années '80 : au début, personne n'est directement touché, et cela reste une abstraction ou le titre d'un journal si le pouvoir a eu la maladresse de s'en prendre à quelqu'un de connu. Puis, tout s'accélère, avec la connaissance d'un ami qui a été renvoyé dans un pays que souvent il ne connaît pas ; puis c'est le tour d'un proche que l'on n'a plus le droit de revoir parce qu'on est venu le cueillir et qu'il a fallu moins de 48 heures pour l'embarquer vers une destination improbable [ pour mieux comprendre, relire l'excellent “ Matin brun ” de Franck Pavloff ].
Résister d'abord !
Face à ce qui nous est imposé au nom de principes qui sont transgressés par ceux-là mêmes qui les énoncent [ on pense d'abord à la sévérité qui doit châtier toute incivilité, mais doit aussi oublier confusion d'intérêt  ou népotisme ], faut-il abandonner ceux que l'on vient chercher à la sortie des classes après que leur enfant a été appréhendé à l'intérieur de l'école, et le cas échéant menotté devant ses camarades, histoire de leur apprendre la peur à défaut d'inspirer le respect, faut-il les laisser donc tomber dans les souricières tendues par une police qui n'en peut plus d'être instrumentalisée au nom du quota d'expulsions et de la rentabilité [ comme si quota et rentabilité pouvaient s'appliquer à des êtres humains traités alors comme des éléments et plus comme des personnes ; manifestement, on change de repère moral, et ce n'est pas à l'avantage de ceux qui acceptent d'être les auxiliaires des transferts ( c'est comme ça qu'on appelle les reconduites ) de sans-papiers dans des conditions déshonorantes ].
Démarche originale et non-violente
La démarche originale, courageuse et non-violente de nos sept amis [ objectivement, on aime se reconnaître dans des personnes de cette trempe ] vient gripper le mécanisme de concassage des énergies mis en place  par le pouvoir. S'inspirant de l'action de celles  que l'on appelait “ les Folles de la Place de Mai ” de Buenos-Aires, ils entreprennent de s'en remettre au silence qui “ n’est pas seulement une stratégie pour se faire entendre, mais un chemin pour une transformation, qui permet à toute personne de [ les ] rejoindre, en dehors des mots vides ou qui séparent, même s'il s'agit de citoyens jusque-là très éloignés de tout engagement et de toute revendication sociale, mais qui peuvent là faire un premier pas. ”
Il est alors possible de se questionner sur ce que vivent ces personnes à notre porte, sur notre propre responsabilité et de s'interroger pour savoir si l'on peut laisser faire cela.
Le silence sert également de préparation intérieure à des formes plus radicales d’engagement : “ Jusqu’où va notre cohérence entre notre désir de justice et les conséquences que nous nous sentons prêts à assumer dans notre quotidien ? ”
Incroyable efficacité
Il est toujours surprenant de constater combien la force peut être vulnérable pour peu que l'on sache lui opposer l'intelligence, c'est-à-dire en l'affrontant sur un terrain où elle est par nature impuissante. C'était déjà le cas dans les soi-disant démocraties dites populaires quand les dissidents jonglaient avec la censure et la surveillance des détraqués adorateurs de la répression. Chez nous, l'action obstinée de quelques associations parvient à retarder  l'arrêté préfectoral d'expulsion, souvent entaché d'irrégularité, sauvant quelques-uns de ces pauvres hères dont on ne dit jamais assez que s'ils quittent leur pays, c'est parce qu'ils n'y ont plus la possibilité d'y vivre. Qui parmi nous prendrait le chemin de l'exil de bon cœur, abandonnant amis et famille, ou plus dramatiquement les tombes de ses aïeux ?
À Strasbourg et à Haguenau
Des cercles se sont constitués en Alsace, l'un à Strasbourg, créé le 30 avril 2008 avec près de vingt associations rassemblées sous la bannière du Réseau éducation sans frontières (RESF), place Kleber, et l'autre à Haguenau, au Forum, place de la République, zone piétonne.

Cela étant posé, et pour en revenir à samedi, comme ce sera dorénavant l'habitude, à 18h00, ils seront là, silencieux comme doivent l'être ceux que la misère ou l'oppression a poussés sur les routes de l'exil et qui doivent aller chercher plus ou moins mauvaise  fortune là où règnent opulence, liberté et … nationalisme !

Tenir une heure en bravant des élements météologiques, comme dirait l'ancien premier flic de France, ancien chef des quotas d'expulsion, et pourfendeur des Auvergnats [ quand il y en a 1, ça va, … ] n'aura pas été chose facile, mais après tout, ceux qui peuvent être aussi nos amis méritent bien qu'on leur consacre une heure de notre temps libre par mois, non, même inconfortablement ?

Alors que le plus grand, plus talentueux, plus déontologue, plus etc. quotidien d'Alsace n'avait ménagé ni ses colonnes ni son site Internet pour marquer le 3ème anniversaire de la fondation des cercles de silence alsaciens, et que la première édition du cercle wissembourgeois avait eu droit à un traitement de choix, nos Albert Londres locaux avaient sans doute quelques nonagénaires à honorer ou d'autres manifestations de la vitalité associative des forces vives locales à encourager. Si bien que rien n'aura été dit de ce qui reste l'une des dernières manifestations intelligentes de la volonté des êtres humains de défendre la dignité de leurs frères et sœurs. En lieu et place, nous aurons eu droit, en particulier ce mardi, à un florilège de lieux communs, à un enfilage de perles de l'orthodoxie sociale, à une sorte d'éloge de l'immobilisme quand il s'est agi de parler du conseil municipal [ où il ne s'est en fait rien passé ] ou du conseil communautaire [ où il ne s'est en fait rien passé, mais c'est normal, puisque n'y siègent que des gens qui se sont désignés entre eux et qui prétendent nous donner des leçons de morale ]. On ne dira évidemment rien de la hausse des taux d'imposition qui semble le seul sujet qui intéresse les "journaleux" [ on les appelle comme ça tant qu'ils parlent des "profs" ], alors que c'est de loin l'arbuste qui prétend cacher la forêt.

Ce qui est rare est cher ; ce qui est bon marché est rare ; donc ce qui est bon marché est cher !

Le chef de rédac' s'est même fendu de l'un de ces billets qu'il voudrait croire inspirés par le génie de feu Robert Escarpit. Mais, il reste perfectible, et même avec une marge plutôt confortable ! Comment écrire dans son "tel quel" de ce mardi que plus on consomme d'eau, et moins elle est chère ? Cela pourrait s'appeller  un sophisme si le ridicule d'une "démonstration" absurde n'était ponctuée d'un grotesque et probablement définitif "CQFD". Mais, il n'a rien démontré du tout, si ce n'est qu'il est passé maître dans l'art de servir la soupe à tous ceux qui nous racontent n'importe quelle baliverne en nous la vendant comme une vérité première. Inutile donc de vouloir croiser le fer avec des telles arguties qui donnent de leur auteur une image bien peu favorable.

Mais on n'était pas au bout de nos peines puisqu'il fallait ensuite s'infuser les pages "sport" avec l'annonce du rallye des grosses cylindrées conduites au mépris de toutes les règles de prudence par quelque exilé fiscal qui se rappelle à l'occasion qu'il serait natif de haguenau. Celui pour qui le bouclier fiscal est encore moins avantageux que le forfait fiscal qu'il acquitte en Suisse va venir nous ennuyer à l'automne en bénéficiant des largesses et des subventions tant de l'État que des principales collectivités territoriales. Le tout sous la bénédiction de Saint Philippe Richert, celui qui ne craint pas de déclarer que ce truc est "un moyen pour l'Alsace de se montrer à travers le monde." En lisant cette jolie formulation, on comprend mieux sa présence aux côtés d'un président de la République qui n'hésite pas à déclarer  que "la tranquillité pour moi aurait été de ne pas m'en occuper de ça." ou bien "Ils étaient colère les gens", ou encore " On se demande c'est à quoi ça leur a servi". Au passage, on apprendra que région, départements, CUS, villes de Mulhouse, Colmar et Haguenau versent près de 1,5 millions d'euros pour financer ce cirque indécent, en hausse de 300 000 euros après que la fédérarion française de ce "sport" a fait le forcing et le chantage pour obtenir une rallonge.

Saluons comme il convient la place laissée à ceux qui ne sont présentés que comme des détracteurs et qui disposent de … 6 lignes sur 265 [ ! ] pour voir leur point de vue dénaturé par le cire-pompes de permanence.

Encore bravo, et courage aux abonnés !

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