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pumpernickel

commentaires satiriques de l'actualité wissembourgeoise

Délégués intercommunaux : la supercherie ! – j - 283

Article rectifié.
Si quelqu’un comprend quoi que ce soit d’honnête et de respectueux vis-à-vis des électeurs au système mis en place pour l’élection des délégués aux intercommunalités, qu’il se dénonce ! Qu’on en juge !

Alors que l’on abandonné la méthode idiote du fléchage [ ce point a déjà été abordé ici dans un article du 17 février ], voilà que les représentants de la Nation ont élaboré une sorte d’usine à gaz d’où il ne sortira au mieux qu’un peu plus de discrédit à l’égard des élus. Nous allons voter sur des listes bloquées qu’il sera impossible de modifier, avec des ordres imposés, des "hauts de listes" communes pour au moins un quart des candidats et une liste "intercommunalité" comprenant au moins trois cinquièmes de candidats appartenant à la liste "communalité".
Pour prendre un cas concret, avec ce nouveau "système", cela veut dire que pour Wissembourg, qui enverra 13 délégués à l’intercommunalité, cela nous donnera :
– les quatre premiers de la liste "intercomm’" seront également les quatre premiers de la liste "comm’" ;
– les quatre suivants de la liste "intercomm’" appartiendront également à la liste "comm’" ;
– pour compléter l'ensemble, il reste cinq candidats dont deux au moins ont peu de chances de siéger où que ce soit, à moins que le jeu hasardeux des démissions plus ou moins volontaires ne leur en donne l'occasion.

Rappelons, car cela n’est jamais dit assez haut ni fort qu’il ne sera pas possible au citoyen électeur de choisir qui ou quoi que ce soit dans l’ordre ou les personnalités qu’il aimerait voir siéger tant au conseil municipal de sa commune qu’au conseil intercommunal, qui sera une fois de plus l’émanation de majorités de majorités selon des principes qui n’ont rien à voir … avec ce qui se fait dans la plupart des autres pays européens qui recourent pour les uns au vote préférentiel [ Les partis politiques présentent des listes ordonnées selon leur idée ; les citoyens cochent un membre d’une liste, donnant ainsi une voix à la liste et une voix au candidat. Sont proclamés élus celles et ceux qui ont obtenu le plus de voix, indépendamment de leur position sur la liste. On citera le cas de ce député néerlandais, élu lors des dernières élections générales de septembre 2012 bien que ne figurant qu’à la trente-huitième place de la liste de son parti, le CDA, qui n’a obtenu que treize sièges à la Chambre basse. Voir article du 10 mars 2013 ]
Si l’on continue en extrapolant le rapport de forces actuel, qui a toutes les chances d’être inversé dans 283 jours, les "majoritaires" obtiendront entre 18 sièges [ dans le cas d’une triangulaire, la liste "victorieuse" obtenant 45% des voix ] et 20 sièges [ dans le cas d’une élection où la liste "victorieuse" obtiendrait 55% des voix ] contre 7 et 5 sièges pour les "minoritaires". Siègeraient à l’"intercomm’" onze conseillers élus selon ce système que l’on appelle le "scrutin mixte" issus de la liste outrageusement majoritaire, et deux conseillers venant de l'opposition. Voilà un rapport de forces qui travestit complètement la volonté des électeurs et qui contribue à donner des élus une image décidément peu favorable.
Et encore n’avons-nous même pas de raison de nous plaindre quand on voit quel sort on réserve aux autres communes de ce qui n’est plus une communauté de communes mais plutôt une juxtaposition d’intérêts disparates où le plan de carrière de tel hobereau très local l’emporte largement sur les intentions affichées de mise en réseau, de mutualisation, de rationalisation ou d’économies invariablement mises en avant lors des rares réunions publiques. Et quand il ne s’agit pas de promotion personnelle, ce sont les impératifs financiers qui sont déterminants, comme le montrent les diverses décisions prises par une autorité préfectorale qui a défait ici ce que les élus y avait construit pour refaire là ce que la puissance tutélaire administrative, à défaut d’étatique, a arrêté. Pour mémoire, il suffit de se rapporter à ce qui a été écrit ici à diverses occasions, le 21 avril 2011, le 29 mai 2011, le 28 juin 2011, le 8 juillet 2011, le 9 juillet 2011 et le 9 août 2011. Ces rappels sont sans doute nécessaires histoire de montrer que la vigilance est de rigueur, et que la méconnaissance des faits et de leurs conséquences n’est que l’effet de la volonté de ne rien voir, rien entendre et par conséquent de ne rien dire.

Que résultera-t-il de tout cela ? Rien d’intéressant ni de nouveau. Les majoritaires seront outrageusement majoritaires, et les minoritaires seront scandaleusement minoritaires. Au lieu de ménager, au niveau local, un espace de démocratie réellement représentative de la société dans toutes ses composantes, culturelles, politiques et philosophiques, on aménage un ersatz insipide au nom d’on ne sait quelle obligation de dégager ces douteuses majorités qui n’existent nulle part dans nos existences, où nous passons notre temps à faire des compromis, à tenir compte des autres, à envisager d’autres solutions, à créer bien d’autres configurations que les alternatives auxquelles on prétend nous réduire. Ces nouvelles dispositions de pseudo-élections des délégués intercommunaux sont de fait un mauvais coup, le énième malheureusement, porté à la démocratie ouverte, joyeuse, contradictoire et de confrontation sans quoi il n’est qu’un consensus mou, à égale distance du bien et du mal, sans rapport avec les enjeux, au nom de cette inaccessible synthèse découlant de l’opposition de la thèse et de l’anti-thèse [ qui débouche de fait sur la foutaise, tout le monde le constate ].

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