31 Mars 2010
Dans l'une des salles d'audience d'un TGI ordinaire, hier matin. Beaucoup moins de monde qu'en correctionnelle, ambiance plus feutrée. On appelle quatre personnes, une seule est présente, s'avance vers le juge. Stupeur. Cette personne va prêter serment, en tant qu'employée d'une société (privée) d'autoroute, et se voir ainsi autorisée à constater (en vue de leur répression) certaines infractions au code de la route, en particulier le R-412 (ou suivants) sur la ceinture de sécurité, tellement facile depuis une cabine de péage.
En un mot, c'est une nouvelle “ externalisation ”, une sous-traitance des prérogatives de l'État, en l'occurrence de la Police nationale ou de la Gendarmerie, un nouvel abandon qui ne peut qu'attrister ceux qui ont une certaine idée de la République, comme un certain autre avait une certaine idée de la France.
Parallèlement, cela étend et brouille de manière substantielle le domaine de la “ peur du gendarme ”, la transformant en “ peur de tout le monde ” puisque votre voisin, votre voisine peut très bien vous dénoncer ou vous piquer trois points sur votre permis, avec une amende en prime.
Encore un bon sujet de conversation pour les repas de famille.
RH