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pumpernickel

commentaires satiriques de l'actualité wissembourgeoise

face au bain de sang à Gaza, … - 2

face au bain de sang à Gaza, … [clic sur le lien ] a inspiré ce commentaire à Régis Hulot :

Quand j'étais enfant, et que nous allions sur les tombes de nos ancêtres (et pas seulement sur elles), nous faisions parfois un crochet pour nous arrêter devant une stèle qui gardait le souvenir des juifs de cette grosse ville campagnarde déportés et disparus dans la fournaise du nazisme. Ma mère, toute jeune institutrice à l'époque, racontait parfois que certains de ses élèves avaient cessé de venir en classe, qu'ils avaient "disparu", et que leur origine ou leur confession (juives, originaires souvent d'Europe centrale) n'y étaient pas pour rien.

Des années plus tard, élevé dans une judéophilie totalement assumée et le souvenir de cette catastrophe (la shoah) qui avait vu disparaître tout un peuple et une culture en Europe centrale en particulier, j'ai applaudi à la victoire remportée par les troupes israéliennes après la guerre des six jours. Moshe Dayan, le général borgne, comme Hannibal, faisait alors figure de héros biblique, de nouveau David vainqueur du géant Goliath. En 1973, au moment de la guerre de Kippour, je me suis encore réjoui de voir comment une guerre perdue en huit jours avait été gagnée en quelques heures, comment une manœuvre hardie digne des plus grands stratèges avait pu renverser une situation plus que compromise – sans oublier le fait que les "pays arabes" avaient commis l'irréparable en utilisant l'arme du pétrole contre l'occident, ce qui était impardonnable.
Après tout, ce peuple broyé par l'Histoire n'avait-il pas le droit de vivre en paix sur une terre que beaucoup de gens considéraient comme la sienne.
Mais au fil des années, malgré les multiples initiatives des uns ou des autres, malgré cette poignée de main de Camp David, malgré le désir des pacifistes des deux camps, rien n'a bougé. Pire encore, dans les deux camps, les "fondamentalistes", les extrémistes ont vu leur influence grandir et leurs exigences reconnues : Juifs ultra-orthodoxes d'un nationalisme insupportable (appuyés par des mouvements très "droitiers" aux États-unis en particulier), Palestiniens antisionistes et parfois antisémites soutenus par des pétro-monarchies à l'idéologie réactionnaire et obscurantiste.
Et peu à peu la situation a changé.
Ceux qui faisaient figure de victimes éternelles ont laissé paraître un autre visage, celui des bourreaux.
Ceux dont il fallait tout craindre sont devenus les vraies victime d'événements auxquels ils n'avaient plus part.
Les "héritiers" des squelettes vivants des ghettos de Pologne ou d'Ukraine se sont transformés en chiens de garde de nouveaux ghettos où sont enfermés sans soins, sans écoles, sans travail, sans avenir des milliers de personnes vouées à la faim et à la destruction.
J'écris cela sans joie, sans satisfaction, la tristesse et la rage au cœur. Comment pourrait-on se réjouir de voir son Frère devenir un monstre ? Comment ne pas souffrir à chaque instant de le voir pratiquer contre autrui ce dont il a souffert lui-même ? Comment ne pas enrager devant ces bombardements, ce "Mur de la Honte", ce dépeçage des "territoires occupés", et plus encore devant cette lâche et abjecte acceptation par nos gouvernants qui se bornent à de belles paroles en évitant de fâcher un allié qui vaut tous les reniements ?
Le seul espoir qui me reste est de croire encore que les peuples valent mieux que leurs dirigeants.
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R
Selon les informations que me transmet Pumpernickel, si la densité de population au Bengladesh est d'environ 1100 habitants/km2, celle de la Bande de Gaza est de près de 4300 habitants/km2. Pour nous autres Français qui vivons dans un "grand" pays relativement peu peuplé (moins de 100 habitants/km2), nous croyons nos voisins néerlandais bien à l'étroit entre leurs fleuves, leurs digues, leurs canaux... alors que la densité de la poipulation n'est que de 393 habitants/km2.Alors, 4300 habitants/km2 (20700 hab./km2 à Paris), quand il faut tout y loger, tout y faire, tout y produire... sans compter courir à toute vitesse pour échapper aux bombres. On a bien du mal à imaginer.RH
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