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pumpernickel

commentaires satiriques de l'actualité wissembourgeoise

27-09-11 : les écoles ferment les portes, à Wissembourg aussi !

Sans doute pas une première, mais une école au moins à Wissembourg sera fermée mardi prochain, rejoignant le grand mouvement de protestation contre la politique de casse du système d’instruction publique menée par un gouvernement minoritaire, impopulaire, autoritaire.

Cette une fois, le journaliste de service aura un peu de mal à écrire que la grève est peu ou pas suivie dans l'arrondissement, en alignant les nombres de grévistes de la matinée, histoire de passer sous silence ceux de l'après-midi, histoire de minorer l'impact du mouvement social et de se couler un peu plus dans le moule de la bien-pensance institutionnelle.

Les raisons de cette grève [ et il ne s’agit pas de “ grogne ” comme aiment à l’écrire tous les thuriféraires de l’état libéraliste, mais bien de la contestation organisée, raisonnée et construite de celles et ceux qui voient jour après jour les tenants de la marchandisation des connaissances et de la chosification des enfants mettre à mal ce qui a été patiemment construit un peu plus d’un siècle durant ] sont connues :

les suppressions de classes malgré une augmentation des effectifs, le rognage des systèmes d’aide personnalisée [ dans un lycée de la région, un enseignant de religion va assurer l’aide personnalisée en mathématiques à un groupe de … 40 élèves ]
14 000 suppressions de postes prévues dans le projet de budget 2012, et 66 000 suppressions de postes depuis 2007,
des élèves qui sont entassés dans les classes dont la jauge tourne autour de la trentaine
des enseignements sacrifiés [ en particulier celui du latin, le grec n’étant même plus dans les mémoires, des options “ européennes ” accessibles selon des procédures dont la légalité est contestable ] sur l’autel d’une rentabilité dont les contours sont perpétuellement rétrécis,
la généralisation des emplois précaires à durée limitée et de droit privé pour assurer des tâches d’enseignement qui requièrent une formation sans cesse rognée par ailleurs, de surveillance des enfants ou de prise en charge des élèves handicapés,
l’appel aux retraités dont les pensions sont amputées pour qu’ils se fassent un peu de gras en remplaçant les malades,
la multiplication des tâches administratives nécessaires à la mise en place des multiples fichiers, livrets personnels et autre passeports intérieurs promus par des maniaques de la surveillance, ainsi que la répression exercée contre les désobéisseuses et les désobéisseurs qui refusent de baisser le museau,
la soumission des programmes aux impératifs du marché, des entreprises et des intérêts privés comme le prouve la marche forcée vers plus d’apprentissage au détriment de la formation initiale sous statut scolaire dans les lycées professionnels,
et comme d’habitude, on est tenté d’ajouter et cetera !

À Wissembourg, touchée comme les autres communes par les mesures dites d’économies d’un gouvernement qui brûle ses derniers vaisseaux avant d’être congédié dans la honte et sous les huées, les choses se corsent après que l’on a averti les uns et les autres qu’une réunion allait se tenir après les vacances de la Toussaint pour remettre sur le tapis ce regroupement des cycles auquel la municipalité semble tant tenir. Et on se demande bien pourquoi, puisque le projet qui avait été soumis l’années scolaire dernière avait été rejeté par une large majorité [ dont beaucoup de candidats aux élections se contenteraient ] de parents d’élèves et enseignants. Cette initiative a eu pour effet, en son temps, de cristalliser les mécontentements et d’aiguiser encore le ressentiment à l’encontre d’une municipalité perçue comme autoritaire et insensible à l’argumentation. Si on avait voulu fédérer les amertumes, on ne s’y serait sans doute pas pris autrement, et il y a fort à parier qu’à jouer la division, le pourrissement ou la lassitude, les apprentis-sorciers du management et du “ cost killing ” , au contraire du poème, ne trouvent pas le maître qui mettra un terme au déchaînement de leur mécanique devenue incontrôlable.

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