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pumpernickel

commentaires satiriques de l'actualité wissembourgeoise

dna_smictom_poubelle_ pédagogie_enfumage

Rendons à la rédaction locale des Dernières Nouvelles d’Alsace l’hommage qui lui revient, et qui est loin d’être immérité. Deux tiers de page pour “ expliquer ” au bon peuple les bienfaits de la facturation dite “ à la levée ”du ramassage des ordures ménagères, agrémentée d’une photo forcément explicite et pédagogique et d’un encadré qui retricote … ce que nous avons tous lu dans la dernière livraison du“  journal ” [ sic ! ] du SMICTOM Nord-Alsace, qui ne comportait pas moins de 4 photos de Sa Majesté, Monsieur le Président, histoire de bien nous faire entrer sa bobine dans la tête, sans doute [ surtout, ne pas se tromper lors de la prochaine cérémonie électorale !] valait bien quelques lignes. C’est fait.

Que peut-on bien sortir de ce délayage ? Ce que vous avez déjà pu lire dans Pumpernickel, à savoir que si le nombre de passages [ on dit une levée dans le jargon technocratique de sous-préfecture ] va bien baisser, la “ redevance ” va, dans le meilleur des cas être constante, et devrait, pour la plupart d’entre nous, augmenter ! C’est ce que Madame J. Gasser-Dossmann, directrice de la communauté des communes du pays de Niederbronn, a déclaré au nom évidemment de “ la justice et de l’équité ”, précisant qu’elle n’avait pas dit que ce serait moins cher. Justice et équité, ça sonne bien, c’est du lourd, c’est du vrai, c’est du bon.
L’équité ? Principe modérateur du droit objectif (lois, règlements administratifs) selon lequel chacun peut prétendre à un traitement juste, égalitaire et raisonnable. Dans certains cas limités, la loi fait une place à la notion d'équité en laissant au juge le soin de se déterminer " ex aequo et bono "(selon ce qui est équitable et bon) c'est à dire, en écartant les règles légales lorsqu'il estime que leur application stricte aurait des conséquences inégalitaires ou déraisonnables.
La justice ? Vertu morale qui fait que l'on rend à chacun ce qui lui appartient, que l'on respecte tous les droits d'autrui.
Où l’on constate une fois de plus que tout ce qui est excessif est insignifiant, aux deux sens du terme !

[ Pour l’anecdote, il était pour le moins curieux de faire voisiner cette “ pédagogie de la poubelle ” avec la relation de la soirée consacrée à la Décapole. Les doctes intervenants lors de cette rencontre d’érudition méritaient semble-t-il que l’on inversât les rapports de surface pour donner à leurs prises de parole toute la place qu’elles méritent. ]

Maintenant, le fond. Le problème posé, c’est celui qui l’avait été si mal il y a 25 ans lors d’une séance du conseil municipal quand Monsieur A. Zoog avait imprudemment déclaré, comme s’il s’était agi d’une solution définitive, que depuis que l’on avait pris la décision de creuser un nouveau trou à Wintzenbach on était tranquille pour 20 ans. Où l’on voit une fois de plus que l’éternité n’est pas un vain mot, et que les “ solutions à 20 ans ” sont d’abord un déplacement de problème à 20 ans.
Ce qui est étrange dans les atermoiements du SMICTOM, c’est que ses “ responsables ”, dont un député et un conseiller général de Lauterbourg, ne proposent que de s’en remettre à ce qu’ils appellent le “ changement des mentalités ”. Le grand problème, c’est que cette antienne nous est servie depuis un ou deux quarts de siècle, et que ceux qui nous la chantent s’abstiennent, dans leur comportement de “ responsables ”, de la promouvoir d’aucune façon que ce soit, autre que financière ou coercitive. C’est le genre : vous jetez, vous paierez ! Alors qu’il serait si facile d’envisager la question d’un autre angle en agissant sur le remplissage des poubelles. A-t-on pensé, depuis toutes ces années, qu’il serait infiniment moins coûteux d’avoir moins de poubelles moins volumineuses moins remplies que de s’écheniller à imaginer l’eau tiède alors que l’on a inventé l’eau chaude depuis si longtemps ? Chacun se rappelle que lorsque la poubelle dite bleue a été mise en place, celles et ceux d’entre nous qui n’ont pas voulu d’un bac de 180 Litres, lui préférant un bac de 120 litres, ont dû faire des pieds et des mains tant la pression était grande de la part des “ techniciens ” du SMICTOM qui ne parvenaient pas à comprendre que plus le récipient est gros, plus on est tenté de le remplir. C’était d’ailleurs la même chose lorsque les bacs dits hermétiques ont été mis à la disposition des Wissembourgeois : on en pouvait choisir la contenance à sa guise sans que cela ait une quelconque répercussion sur le montant de la taxe d’enlèvement des ordures ménagères [ c’est comme cela que cela s’appelait avant que le “ prestataire de service ” fasse main-basse sur le juteux marché de l’ordure, rebaptisé du valorisant substantif “ environnement ” ! ].
Il y a maintenant plus de 25 ans qu’a été proposé de lancer, en concertation avec les réseaux de distribution du secteur, grande et petite, des produits estampillés “ SMICTOM Nord-Alsace ” reconnus pour leur économie en emballage, ou pour leur utilisation d’emballage neutres pour l’environnement. Il est facile de délimiter une cinquantaine d’articles du “ panier du ménage ” qui peuvent bénéficier de l’attention d’un service public soucieux non pas de faire de l’argent avec de l’ordure mais au contraire de limiter à la source, et à sa plus simple expression le tonnage des déchets, qui reste, en Outre-Forêt, étrangement pratiquement deux fois plus important que la moyenne française ! Mais non, à l’époque, comme cette proposition venait de gens vis-à-vis desquels on n’a que moqueries et sarcasmes, il n’en a été tenu aucun compte, et l’on s’est contenté de creuser de nouvelles alvéoles alors que les précédentes étaient en bout de course. On en a même profité pour rebaptiser “ centre technique d’enfouissement ” ce qui n’est qu’une décharge, mais comme dit Boris Vian dans “ j’suis snob ”, “ c’est moins banal et c’est plus cher ! ”.
On pourrait mettre tout cela sur le compte de la myopie de l’ancien président du SMICTOM, quelqu’un dont nous avons tous oublié le nom. Mais là, on recommence, avec son clone, qui brasse du vent, et surtout notre argent en racontant des salades sur fond de prélèvements toujours plus élevés pour des services toujours moins rendus, en promouvant des systèmes qui sont déjà dépassés parce que ceux qui les ont mis en œuvre dans les pays voisins sont déjà passés à la vitesse supérieure. Dans ce contexte, parler d’expérience pionnière relève au mieux de l’ignorance.

Nous sommes nombreux à faire attention, à ne mettre notre poubelle au ramassage que lorsqu’elle est pleine, à ne pas avoir besoin des dérisoires leçons de morale de quelque président qui va venir vérifier si nous avons bien trié nos déchets. Quelques-uns ont déjà écrit à la communauté de communes de Wissembourg pour s’insurger devant le tarif de la douloureuse, plus de 160 euros, sans que cette “ collectivité territoriale ” ait pris la peine d’accuser réception du courrier, même pour la forme. Comment croire dans ce contexte de mépris, de faux-semblant, de vérité tronquée les sornettes récitées piteusement par les porte-parole des grands trusts du traitement de l’ordure ménagère.

Il n’y a évidemment aucun commentaire à faire sur le calendrier de ces “ réunions publiques d’information ” durant lesquelles la parole sera confisquée par le technicien de service, le spécialiste de service, l’élu de service, le contradicteur de service et le flagorneur de service, avant que ne soit servi le “ verre de l’amitié ” qui est à la bonne intelligence des rapports humains ce que la cigüe est à la bonne santé.

A l’évidence, en assurant le service après-vente du service de presse du député de la circonscription et président du SMICTOM, membre de ceci, et adjoint de cela, le quotidien alsacien de référence a manqué à l’une des exigences du travail de journaliste d’information : assurer la pluralité en assurant l’expression d’opinions contradictoires.
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