Éditorial historique des Dernières Nouvelles d’Alsace …

… qui savent, comme d’habitude en faire des tonnes, pour en dire le moins possible en faisant le moins de peine à ceux qui commandent.

D’abord, on s’étonne de ces “ images surgies [ … ] d'un passé que l'on croyait révolu ” qui ne manquent pas de troubler, voire de dérouter notre observateur attentif des réalités nationales.
Lui, il croit que “ l'opposition au nucléaire a peu à peu disparu de l'arsenal idéologique de l'écologie politique. ” Rien de moins. C’est-à-dire qu’à ne fréquenter que les salons où les faiseurs d’opinion font la roue devant les annonceurs, il ne se rappelle même pas le déploiement de force complètement insensé lors des manifestations à Colmar, il y a un peu plus d’un an [ c’était le 3 octobre 2009 ]. On a beau être “ éditorialiste ” et prétendre faire la morale tous les jours à la région, on a aussi ses trous de mémoire.

Le reste est à l’avenant, avec l’usage d’un champ lexical qui se voudrait inspiré : arsenal idéologique, participation gouvernementale décontaminante, dédiabolisation, réalistes décomplexés, vieilles certitudes contestataires, idéalistes anachroniques vs visionnaires lucides [ en restant à distance respectueuse de toute prise de position, on ne sait jamais ], mystère, tension, communication du secret [ comprenne qui peut, mais on ne va tout même pas parler de propagande ], peurs, fantasmes et brutalités, atmosphère saturée [ de gaz lacrymogènes ? ], passage en force, populations proches des sites d'enfouissement à la perception instinctive des périls [ façon méprisante de dire que tous ces bouseux qui s’opposent aux amis d’une Madame A. Lauvergeon ne comprennent rien à rien ], etc.

La conclusion de cette merveille de thèse et d’antithèse [ les meilleurs d’entre nous savent que lorsque l’on parle de synthèse, c’est qu'on est très proche de la foutaise ] doit être citée, faute d’accord comprise :
Le manque de transparence et l'enjeu que représente une telle cargaison souligne [ sic ] d'un trait noir les limites d'une solution énergétique que l'on croyait pérenne. Une chose est sûre : elle ne pourra cesser d'inquiéter qu'en avançant dans la clarté.

C’est tout ce qu’il a à écrire, une espèce de sentence qui se voudrait définitive, sonnant comme un avertissement dérisoire à ceux qui se tiennent les côtes en s’apprêtant à renouveler le contrat publicitaire qui lie le plus grand quotidien d’Alsace aux nucléocrates transnationaux.
Il aurait pu s’interroger sur le déni de démocratie, l’accaparement des moyens publics pour protéger des intérêts qui ont été donnés au secteur privé, des forces de police prises en otage par les gouvernements, des citoyens molestés dans des conditions indignes, et pour finir, à la surprise générale, et surtout celle de l’éditorialiste, la victoire du fort, suréquipé et surentraîné [ aux frais de la Nation ] sur le faible. Mais, ça, ça n’interroge pas la ligne éditoriale du plus grand quotidien d’Alsace.

Encore bravo, Monsieur O. Picard !