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pumpernickel

commentaires satiriques de l'actualité wissembourgeoise

votation populaire : non à la privatisation de la poste ! – 2

Tout compte fait, c'était une bonne idée que de prendre son vélo jeudi soir, vers 17h40 pour aller à Soultz-sous-Forêts, déposer mon bulletin dans l'urne, tenue par l'une de mes amies wissembourgeoises. En tout et pour tout, il ne m'aura fallu qu'une heure et demie de pédalage, aller et retour, pour accomplir mon devoir civique, en allant manifester d'une manière non-violente, intelligente et réfléchie mon opposition résolue au projet gouvernementale, initié sous le gouvernement Jospin, de privatisation de l'ensemble des services postaux d'une union européenne qui n'est plus que la caisse de résonance des desiderata des banques et de combinats du CAC-40.

Chapeau à ceux qui ont eu l'idée de cette “ votation ”, donnant à ce substantif venu de Suisse une valeur symbolique tout-à-fait inattendue. Ainsi aurons-nous pu, par millions, manifester notre rejet de la sale tambouille que nous mitonnent des maîtres-queue inspirés par des idées nauséeuses selon lesquelles par exemple nous ne travaillerions mieux que parce qu'on paieraient plus cher. Ces gens-là, qui ne nous ressemblent pas, ignorent la notion de satisfaction à l'issue d'un travail bien fait. Ils n'envisagent la vie qu'à l'aune de leur médiocrité, celle qui les fait se lever chaque matin en se demandant qui ils vont bien pouvoir encore pigeonner. Et si je vous disais que je connais une dame de 88 ans qui a pris son courage et sa vitalité à deux mains ce samedi pour aller déposer son bulletin dans l'urne civique.

Pendant ce temps-là, les appointés de l'Élysée se relaient sur les ondes et dans les gazettes pour remettre en cause ce qui a été fait. Par avance, déclarent-ils, leur gouvernement ne tiendra aucun compte de ce qui a été exprimé par des millions d'usagers ordinaires, sachant qu'il s'en serait trouvé sûrement quelques autres si autant de bâtons n'avaient pas été mis dans les roues de ceux qui voulaient s'exprimer, on pense en particulier à ces postiers empêchés de le faire par une hiérarchie obtuse qui ne comprend pas grand-chose sauf que l'important est bien de faire suer le burnous autant qu'on peut ; ou encore ces préfets qui se couvrent de ridicule en attaquant des motions votées en conseil municipal au prétexte qu'elles déplaisent aux hérauts du pouvoir [ soit dit en passant, en se conduisant de la sorte, les préfets sont bien dans le rôle de représentants du pouvoir et non de l'État !].

Mais tout cela est bien dérisoire en face de cette marée humaine et débonnaire qui est allée faire ce que les suppôts du pouvoir ont tant de mal à faire, mettre un bulletin dans l'urne après avoir émargé sur une feuille pétitionnaire ! Et dire que nous sommes maintenant près de deux millions à l'avoir fait, que Notre France est belle !


On comprend le dépit du camp des réactionnaires, celui de la contre-réforme, au sens historique du terme évidemment. Porte-parole des égoïsmes, des fantasmes et des frustrations, ce bloc a bien du mal à mobiliser sur autre choses que ce à quoi il croit, l'argent, l'argent et encore l'argent. Il suffit de se rappeler la désormais célèbre, et honteuse, “ soirée du Fouquet's ” au cours de laquelle ceux qui avaient déjà beaucoup bambochaient parce qu'ils allaient avoir encore plus. Pensez donc, l'un des nôtres au centre du pouvoir, il y avait du retour sur investissement en vue ! Et ça n'a pas trop tardé, bien qu'une crise soit venue au moment quelque peu inopportun mettre quelque grain de sable dans un engrenage fabriqué sur mesure. Pour s'en convaincre, il suffit de voir comment les secteurs énergétique et médiatique ont été distribués aux amis, sans que quiconque ne semble vraiment s'en émouvoir. D'ailleurs, , si ça continue, le grand ami italien de Monsieur le président de la République, Monsieur S. Berlusconi aura été congédié par le Peuple que nous en serons encore, de ce côté-ci des Alpes, à compter les points entre faveurs accordées à quelque favori ou l'annonce de tel courtisan condamné à la disgrâce par le fait du prince !


Mais ne boudons pas notre plaisir, et faisons la fête, la vraie, pas celle des profiteurs, des spéculateurs ou des exilés fiscaux [ rappelons-leur Danton :“ On n'emporte pas la patrie à la semelle de ses souliers, de ses talons. ” ] en nous réjouissant du bon tour qui leur a été joué, et dont ils étaient d'imaginer la portée.

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