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pumpernickel

commentaires satiriques de l'actualité wissembourgeoise

conseil d'alsace – Robert, Andrée, Jacques, Aline, Roland et les Boulangiens – J - 21 jours ! – § 39

Emportement, désordre, frénésie mise sous pression, pilonnage, saturation déferlement, emballement, confusion, matraquage, enfumage déraison, cirque, conditionnement, capharnaüm, embrouillement, spirale régressive, tels sont les titres des articles parus sur ce blog depuis mai 2011, sans oublier cette émouvante déclaration d’amour de cet ancien fonctionnaire auprès du Conseil de l’Europe qui prétend nous donner ce qu’il prend pour une leçon d’Histoire, probablement au nom de tous les avantages dont il a bénéficié durant sa carrière, le pauvre homme.
Au-delà du ridicule de ces prises de position qui se voudraient solennelles ou de ces expositions de convictions que l’on aimerait faire passer pour chevillées au corps, que reste-t-il de tout ce charivari ? De fait, pas grand-chose, si ce n’est ce défilé piteux d’obligés et de courtisans qui préfigure, jusqu’au-delà de la caricature, ce que serait une région boulangienne sous la coupe d’un ministre-président dont le moins que l’on puisse est qu’il a pris le melon.
Ces derniers jours, n’avons-nous pas dû supporter ces envolées insignifiantes du fait de leur excès sur des versions maintenant cent fois rebattues, remâchées, resucées. Aujourd’hui, dimanche 17 mars, jour de la Saint-Patrick, c’est un duo étrange qui s’offre au lecteur du plus grand quotidien d’Alsace : Monsieur R. Grossmann, le papa d’Olivier qui "manage" les "créatonautes" ainsi que la campagne de cette "majorité alsacienne" qui n’en finit pas de rassembler les foules pour faire acclamer ses orateurs enthousiastes, et Mesdames A. Buchmann et A. Martin, tous pour nous parler "culture".
C’est vrai que l’ancien président de la C.U.S. est la personne qualifiée pour gloser sur le sujet, lui qui a organisé le saccage de la façade de la gare de Strasbourg, au nom d’un postmodernisme qui se voudrait d’avant-garde. Avec une telle réalisation aux basques, on comprend qu’on lui donne obligeamment la parole, puisque ce sera pour ne rien dire, comme il en a l’habitude. D’après lui, citons-le, car ça ne s’invente pas, "il faut avoir confiance, car ce qui est perfectible sera perfectionné". Qu’en pensent Dupont et Dupond ? Nous serons également fiers "d’additionner nos différences dans le respect de chaque personnalité territoriale". On ne voit pas trop quelle fierté on peut en tirer, mais lui, si. Il serait bon qu’il s’en explique. Il fait aussi semblant de croire à l’énumération classique du discours convenu selon lequel on fera des économies d’échelles, on simplifiera l’administration, les responsabilités seront clarifiées, l’État délèguera des compétences déléguées par l’état, et au total on aboutira à une meilleure proximité. Jusque-là, rien de bien original qui puisse le démarquer des autres commis d’office par le service de propagande officielle. Histoire montrer qu’on peut avoir existé, et qu’on en a profité pour lire quelques livres, il cite André Malraux mais on ne voit pas très bien où il veut en venir, lui non plus probablement : "le partage de la quête de sens, le “révéler à chacun de la grandeur qu’il ignore en lui” (André Malraux) grâce à la rencontre avec l’art et la création, si riche en Alsace. Et que personne n’oublie que la culture est un moteur de développement économique !" Là mon ami, vous vous embourbez dans une profonde ornière, car il aurait été préférable de ne pas mêler cupidité mercantile et création artistique. Mais, trop conseillé par le fiston, on finit par une fatale sortie de route. Dommage ou tant mieux.
Mesdames A. Buchmann et A. Martin font de leur côté encore plus fort en nous embarquant au gré de leurs formules qu’elles aimeraient carrément anticonformistes, mais qui tombent un peu à plat.
Elles parlent de "réforme institutionnelle déterminante pour l’avenir de notre région et de tous ses habitants", on est donc loin des dissimulations de celles et ceux qui ne nous promettent que "des économies d’échelles, la simplification administrative, la clarification des responsabilités, des compétences déléguées par l’état, et au total une meilleure proximité" comme Monsieur R. Grossmann. Puis elles s’envolent : "quel récit allons-nous élaborer et transmettre ensemble ? C’est l’occasion d’interroger et d’imaginer les possibilités mêmes [ sic ] d’un devenir ensemble en notre région telle qu’elle se présente aujourd’hui. Le moment de se demander vraiment à quoi ça sert, la culture [ on est tenté d’ajouter une question : à quoi sert de savoir écrire convenablement ? Personne n’oublie que le respect que l’on doit à son interlocuteur passe par une langue épurée de toutes les scories plus ou moins à la mode. ]. La culture, c’est la vie même [ sic ] : pour commencer, tous les êtres humains, pour vivre, survivre, s’adapter à la vie, la supporter, parlent et agissent ensemble. Puis ils chantent, dansent, produisent des récits, leur récit qui explique pour leur peuple et pour les autres êtres humains pourquoi et comment ils sont là [ on est tenté de se demander si les deux candidates ont bien lu les consignes de la rédaction… ]".
Mais on va toucher le fond avec ce retentissant "Faire culture, c’est cultiver ensemble le récit et le transmettre !" qui est ensuite expliquer de la façon suivante : "faire culture, c’est cultiver ensemble le récit d’hier pour le transmettre nourri d’aujourd’hui à ceux qui le reprendront demain" [ nous voilà rassurés, n’est-ce pas ? ]. Suit et précède une sorte d’hymne à la "culture du Rhin supérieur, terre d’histoire, d’accueil, de rencontre, de brassage entre ceux qui sont venus d’ailleurs, il y a longtemps parfois, parfois de très loin et nous, les Alsaciens "de souche" [ doit-on parfois se féliciter de ne pas être de ces imbéciles heureux qui sont nés quelque part ? ] et qui sont rassemblés par le partage de leurs différences !" Nos deux amies concluent avec une "région enjeu d’avenir, espace de reconnaissance de l’autre [ ? ], les peurs dépassées, on transmet et on crée à la croisée des chemins, dans la réalité de notre engagement européen". Pour qui a connu Madame A. Buchmann il y a près de trente ans, ce n’est pas son meilleur texte !
En fait, c’est à peu près aussi nul que la prose d’un autre Boulangien, Monsieur J. Fernique, qui, fort de l'affichage de convictions régionalistes et décentralisatrices, n’a guère d’hésitation entre le maintien des trois collectivités territoriales, "symptômes d’un système cloisonné et largement inopérant", et leur fusion dans un magma salvateur de renforcement régional. On se demande pourquoi cette personne a tant fait, poussant l’un et flattant l’autre, pour se faire élire dans une assemblée régionale dont elle dit maintenant pis que pendre. Mais ce doit être au nom de ces convictions qu’elle exhibe maintenant avec autant d’ostentation. Comme il ne comprend rien, il croit qu’il va faire évoluer la Boulangie de l’intérieur, sans doute en étant contraint d’accepter telle vice-présidence ou telle délégation de représentation. Si c’est le prix à payer, autant qu’il lui soit doux de s’asseoir à la même tablée que ceux qu’il a fait semblant de combattre lors des élections régionales, mais qu’il n’oublie pas de se munir d’une longue cuiller.
Car l’une des grandes réussites du chef des Boulangiens aura été d’amener, l’un après l’autre, ses opposants à venir lui manger dans la main. A-t-il tant mérité ? Au royaume des Pygmées, les nains ne font-ils figure de géants [ et pardon tant aux Pygmées qu’aux nains ]. On n’attend plus que la tardive conversion du maire de Strasbourg qui s’est récemment "exprimé" dans "l’journal" pour nous "dire", paraphrasant le regretté Coluche qu’il n’était ni pour ni contre le projet boulangien, bien au contraire, et qu’il irait voter peut-être "oui", sûrement pas "non", mais sans doute "rien". Voilà quelqu’un qui fait honneur à la politique en général et aux idées dont il se réclame en particulier.
C’était le triste feuilleton de la journée. Sans que l’on y prenne garde, et en multipliant jusqu’à l’absurde les interventions toutes plus absconses et décalées qui soit, la campagne "oui-iste" prend la même tournure que celle de 2005, avec ces escamoteurs et leurs compères, plus ou moins appointés, ces idéologues en peau de lapin [ pardon aux lapins ], ces larbins du pouvoir qui en sont déjà à se partager les postes, en bref ce 1% qui étale son arrogance, ses moyens financiers pris au 99%, son mépris pour celles et ceux d’entre nous qui se débattent pour survivre dans le monde qui leur est imposé, son incapacité de se remettre en question, de déléguer, d’écouter, d’entendre et de comprendre. Il doit bien y avoir le feu au lac pour qu’ils en soient réduits à mettre le turbo face à l’indifférence suscitée par cette proposition, fruit de plusieurs années de tractations entre élus alsaciens, émaillées d’escarmouches sur le futur aspect d’une collectivité déjà en vigueur dans certains territoires d’Outre-Mer.

p.s. : Pumpernickel a été destinataire de la propagande d’Europe Écologie Alsace [ il en a conclu que "Les Verts", c’est fini ! ]. Il y a lu que le Droit du travail ne serait pas mis en cause et qu’il était "faux" de le prétendre. Pumpernickel persiste car la résolution du congrès du 1er décembre 2011 demandait expressément un "transfert de compétences normatives réglementaires en matière de Droit du travail à travers le droit local afin de pouvoir adapter certaines situations locales aux problématiques de compétitivité/coût par rapport à la Suisse et à l'Allemagne" ; si cette demande n'est pas reformulée dans le rapport du Congrès du 24 novembre 2012, il y est mentionné d'autres "compétences normatives", ce qui laisse la porte ouverte sur cette question. Il recommande donc de s’abstenir lors de la farce électorale du 7 avril, manière de montrer à "ces gens" que nous ne voulons pas du marché de dupes qu’ils veulent nous imposer en essayant de nous vendre des faux jetons de contrebande.

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